François Aubineau et Florent Mercier ont découvert l’Europe de l’Ouest à pied.

Genèse du voyage

De la marche, nous n’avons qu’une expérience limitée à la randonnée estivale, dans des régions de moyenne montagne que nous connaissons pour les avoir fréquentées en famille année après année. De l’Europe de l’Ouest, nous ne connaissons que les pays limitrophes de la France, que nous avons visités le plus souvent en train.
Ayant à présent achevé nos études, nous désirons prendre le temps de partir à la découverte de nos voisins européens qui, par bien des aspects, nous semblent tout aussi exotiques et intéressants que les ethnies du bout du monde. Notre désir de marche s’inscrit cette fois dans la durée et sur toutes les saisons. En nous dégageant de tout souci matériel et temporel, notre but est, par cet effort quotidien, de lier des relations intenses et enrichissantes entre nous et avec le monde extérieur – humain, animal, végétal et minéral.
Nous souhaitons créer ces relations principalement dans le milieu rural, dont nous nous sentons proches. Intéressés par une agriculture plus respectueuse de l’homme et de l’environnement, nous profiterons de cette marche pour mieux saisir l’état de l’agriculture en Europe de l’Ouest. Nous attendons aussi d’elle qu’elle nous permette de sentir le vent sur nos joues au passage des cols suisses, de surprendre le cerf à l’orée d’un bois autrichien, de nous perdre dans une forêt de chênes-lièges au Portugal ou, sur la côte irlandaise, d’être entourés par une mer de moutons. C’est un peu tout cela que nous souhaitons vivre. Bien sûr, le désir de partir s’accompagne de la soif d’inconnu, partir pour chercher ailleurs ce qui nous fait défaut ici. Mais partir nous semble être le meilleur moyen de « nous éveiller » à la vie adulte.
Notre désir de découverte nous a conduits à établir un itinéraire qui nous permette de mieux appréhender la diversité rurale de l’Europe de l’Ouest, depuis les traditions des agriculteurs biologiques slovènes jusqu’à celles des bergers des Highlands d’Écosse, entre l’arboriculture ibérique et la sylviculture scandinave.
Pendant notre voyage, nous partagerons la richesse des rencontres et des découvertes avec une classe de lycée, une école primaire et vous, internautes de Transboréal. À notre retour, nous envisageons de donner des conférences et de monter une exposition photographique, voire d’écrire le récit de notre voyage.