« Hors collection »

  • Dersou Ouzala
  • Tamir aux eaux limpides (La)
  • Julien, la communion du berger
  • Lettres aux arbres
  • 100 Vues du Japon (Les)
  • Légende des Pôles (La)
  • 100 Objets du Japon (Les)
  • Chemins de Halage
  • Vivre branchée
  • Solidream
  • Cap-Vert
  • Voyage en Italique
  • Esprit du chemin (L’)
  • Testament des glaces (Le)
  • Un rêve éveillé
  • Pouyak
  • Œuvres autobiographiques
  • Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701)
Couverture
Pouyak retrouve enfin les siens :

« Alors Pouyak se leva sans même prendre ses poupées. Elle traversa la maison d’un air penaud (mais elle était très contente en dedans).
Elle remonta la pente noire et glissante, trouva la pierre basculée et sortit dans la neige.

Dehors, il faisait grand clair d’aurore boréale et la neige brillait comme cascade au soleil. Tous les chiens dormaient et l’on n’entendait que le murmure des glaces qui rêvaient en dormant.

Pouyak pénétra dans le couloir long et bas qui entrait dans la maison de Nakiwiak son père.
Elle avait à peine fait quelques pas qu’elle entendit quelqu’un dire à voix basse :
— Il y a du bruit dans le couloir !
— Mais non ! répondirent les autres.
— Mais si ! cria la petite fille. C’est moi, Pouyak !
Aussitôt, tous les habitants de la maison se précipitèrent dans le fond de la plate-forme, le plus loin possible du couloir, tellement ils avaient peur de mourir en voyant le fantôme de Pouyak.
— N’entre pas si tu es morte ! cria Nakiwiak son père.
Entre si tu n’es pas morte ! cria Aniwiak sa mère.

Alors, comme elle n’était pas morte, Pouyak entra dans la hutte.
— Kê ! Kê ! fit son père en la voyant.
— Oh ! fit sa mère.
— Eh ! fit son frère aîné.
— Ouh ! fit sa sœur aînée.
Et ainsi de suite, car ils étaient très étonnés de la revoir, mais surtout parce qu’ils ne reconnaissaient presque plus la petite fille. Pouyak avait tellement bâillé que sa bouche et ses narines lui étaient remontées jusqu’entre les deux yeux et qu’elles y étaient restées.
— Te voilà donc revenue, dirent-ils.
— Oui, me voilà revenue, répondit-elle en montant sur la plate-forme, à côté de ses parents.
— Et où as-tu été pendant si longtemps ? demanda sa mère.
— Ce n’était pas si longtemps ! répondit la petite fille. J’étais dans la famille Ikaderssouak, chez les Ikadît, dans le tas de détritus devant la maison, et j’ai joué à la poupée avec eux. Ils voulaient me garder à dormir chez eux, mais j’ai préféré rentrer à la maison.
Et, comme tout le monde l’assaillait de questions, elle dit en bâillant :
— J’ai sommeil, je vais dormir !

Elle se coucha aussitôt à sa place habituelle. Mais, après un instant, elle appela sa mère :
— Anâna !
— Oui ?
— Je ne peux pas dormir, je ne peux pas fermer les yeux.
— Viens ici, dit Aniwiak.
En effet, on s’aperçut qu’elle ne pouvait plus fermer les yeux tant elle avait bâillé. Son père tailla alors deux petits morceaux de bois pour les appuyer sur ses paupières fermées.
Et ainsi, elle put s’endormir.

Quand elle se réveilla, après avoir dormi longtemps, longtemps, son visage était redevenu tout à fait normal. Elle était redevenue la petite Pouyak de sa maman. Mais quelque chose avait changé : elle ne joua plus jamais à la poupée et fut toujours bien sage et obéissante. »
(p. 53-60)

Pouyak rencontre le gnome Ikaderssouak (p. 22-31)
Passent les saisons (p. 43-49)
Extrait court
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