Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Divinité volcanique :

« La plus célèbre des divinités associées à un volcan habite dans la grande île d’Hawaii. Il s’agit de Pélé, déesse du feu, des éclairs, des volcans et de la violence. S’il est un exemple d’intégration réussie, c’est bien le sien : originaire de Tahiti, elle a dû quitter son île pour cause d’incompatibilité d’humeur avec sa sœur Namaka, déesse de l’eau. On imagine la cohabitation explosive… Le cratère actif de l’Halema‘uma‘u, sur le volcan Kilauea, est maintenant la demeure de Pélé. Elle y manifeste sa colère, déclenche des séismes quand elle tape des pieds, ou des éruptions quand elle martèle le sol de son pa‘oa, un grand bâton magique. Le Kilauea n’est donc pas une déesse personnifiée, mais certains phénomènes sont associés à son corps : c’est le cas des “cheveux de Pélé”, nom donné aux filaments de verre volcanique formés par l’étirement de la lave et qui, transportés par le vent, s’accumulent sur les rebords de certains cratères. Près des lacs de matière en fusion, il n’est pas rare de trouver, mêlées aux cheveux, de petites gouttes vitreuses assimilées aux larmes de la déesse. Les fumerolles sulfureuses qui émanent des cratères du Kilauea sont la respiration de Pélé : la divinité au caractère de cochon a en plus mauvaise haleine !
J’ai rencontré Pélé… Lors d’un voyage mémorable, j’ai cru distinguer ses trois avatars sur le Kilauea. La première rencontre fut nocturne. Elle s’est déroulée au cœur de son royaume, dans la large caldeira sommitale. Guidés par le panache de gaz rougeoyant, nous avons gagné le rebord du cratère et nos regards ont plongé vers la surface incandescente du lac de l’Halema‘uma‘u. Nous y avons contemplé le visage calme de Kawaihineokalua, la “femme du puits”, l’un des noms de la déesse. La rencontre suivante eut lieu sur les vastes champs de lave du flanc sud-est. À l’occasion d’une rupture de pente, le jus magmatique suintait paisiblement, se figeant en surfaces luisantes sculptées de cordes et boyaux. À quelques mètres des coulées, un bosquet d’arbres vestigial témoignait de ce qu’étaient les Royal Gardens, à l’époque où de superbes jardins tropicaux faisaient la fierté de cette zone pavillonnaire. Avant qu’elle ne soit détruite en 1983, au début de l’éruption qui donna naissance au cratère du Pu‘u ‘O‘o. Voici Kawahine‘aihonua, la “mangeuse de terre”, qui engloutit forêts et habitations sur son passage. Après des heures de marche, nous rejoignons l’endroit de la côte où une dizaine de cascades de lave se déversent dans l’océan Pacifique, et nous offrent un petit aperçu du combat entre Pélé et Namaka. Jour après jour, une nouvelle terrasse rocheuse se construit au pied de la falaise, augmentant la surface de l’île de quelques mètres carrés. Ce spectacle dont nous gratifie Pelehonuamea, la “créatrice de nouvelles terres”, est époustouflant, et nous ne nous lasserons pas de le contempler durant une semaine ! Nous ne sommes pas les seuls à en profiter. Parmi les admirateurs, les plus étonnants font partie d’un groupe de jeunes surfeurs qui, après avoir médité en position du lotus face au soleil levant, déposent à quelques pieds des coulées des fleurs fraîches et de la nourriture enveloppée dans des feuilles de bananier : une offrande à Pélé. Son culte n’est donc pas mort. Cet élan de spiritualité, sincère ou folklorique, nous plonge dans un abîme de perplexité, nous qui ne voyons dans cette activité volcanique que les manifestations de surface d’un point chaud. Vision très “terre à terre” mais qui n’enlève rien à notre émerveillement. »
(p. 38-41)

Légende aztèque (p. 26-28)
Beautés meurtrières (p. 67-70)
Extrait court
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