Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Une longue fascination :

« Ici se profile sur notre route la silhouette d’Hermann Hesse, l’auteur du Voyage en Orient et de Siddhartha. Lui aussi a tenté d’approcher ces paysages du Bouddha en 1911, lors d’un périple de plusieurs mois en Orient, alors qu’il avait une trentaine d’années. Il marchait sur les traces de ses parents et de son grand-père maternel qui, partis en leur temps pour une mission d’évangélisation en Inde, avaient laissé leur cœur s’ouvrir au bouddhisme et rapporté des statuettes et autres objets, et plus encore, des impressions et des souvenirs. L’esprit d’Hermann Hesse enfant se laissa gagner par cette atmosphère. Plus tard, il transmit à son tour, dans ses romans, un certain goût d’Orient. Avec lui, le Bouddha n’était plus un étranger. Il parlait aux consciences. Un dialogue s’ouvrait entre lui et nous. J’ai effectué le voyage mental de “Siddhartha” bien avant le voyage réel en Inde, et il est probable que cette lecture assise a participé à cette mise en route de ma vie vers le bouddhisme.
Mais Hermann Hesse resta aux frontières de l’Inde, comme s’il n’avait osé aller au bout de son dessein. Son “Siddhartha” n’est d’ailleurs pas le Bouddha et prétend même s’affranchir de l’image encombrante du guide. Ici, l’écrivain passe le relais à d’autres explorateurs, et c’est une petite femme au visage ferme, au regard déterminé, qui va nous faire entrer plus profondément au cœur de l’Asie bouddhiste. La présence de cette Occidentale de bonne famille n’a pu que surprendre tous ceux qui la rencontrèrent. Une photographie, au début de son voyage, la représente vêtue d’une robe de mousseline blanche, devant une chaise à porteurs. Elle a déjà une quarantaine d’années. À qui lui adressait la parole, elle pouvait répondre indifféremment en français, en anglais ou, bientôt, en tibétain.
Alexandra David-Néel ou la quête éperdue du bouddhisme. La voici, une bonne décennie plus tard, avec Yongden, son jeune compagnon de marche tibétain. Les cheveux sont noircis à l’encre de Chine, prolongés à l’arrière par deux nattes en crin de yack ; le visage a été poudré de braise et de cacao, puis recouvert de suie. Une robe de bure misérable, des bottes usées, un bâton à la main. C’est sous ce déguisement de mendiante que, à la faveur d’une tempête de sable, elle parvient à pénétrer dans Lhassa, cité interdite aux Occidentaux, au terme d’une marche de quatre mois à travers les montagnes. La petite femme ronde est devenue un être décharné dont les yeux brillent d’une intensité nouvelle.
Alexandra David-Néel ou le droit de s’aventurer en dehors des clous. L’Européen se doit d’être chrétien, le Tibétain ou le Japonais bouddhiste, l’Égyptien musulman… Eh bien, non ! Avec ce petit bout de femme s’élabore une autre musique où la liberté va croissant. Choisissez votre chemin. Rien n’est tracé d’avance. On peut être bouddhiste en Occident, si l’on y trouve matière à se nourrir.
Poursuivons notre route. Je n’ai, en ce qui me concerne, qu’un modeste sac noir sur le dos et mes conditions de voyage sont, par comparaison avec tous mes prédécesseurs, relativement confortables. Fort heureusement, le choix de la marche durcit le parcours et ralentit le temps. Les paysages ne s’offrent pas instantanément. Je pars à leur rencontre. En ce sens, quoique pour une durée courte, je partage un peu le tempo de tous ces héroïques marcheurs des temps passés, à commencer par le Bouddha lui-même. »
(p. 29-32)

Le prince Gautama (p. 17-20)
Ma pratique (p. 61-65)
Extrait court
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