« Hors collection »

  • Dersou Ouzala
  • Tamir aux eaux limpides (La)
  • Julien, la communion du berger
  • Lettres aux arbres
  • 100 Vues du Japon (Les)
  • Légende des Pôles (La)
  • 100 Objets du Japon (Les)
  • Chemins de Halage
  • Vivre branchée
  • Solidream
  • Cap-Vert
  • Voyage en Italique
  • Esprit du chemin (L’)
  • Testament des glaces (Le)
  • Un rêve éveillé
  • Pouyak
  • Œuvres autobiographiques
  • Périple de Beauchesne à la Terre de Feu (1698-1701)
Couverture
Passent les saisons :

« Pendant ce temps-là, Pouyak continuait à jouer à la poupée avec ses nouveaux amis, nuit et jour, sans s’arrêter.

Vint l’été. Nakiwiak le père, Aniwiak la mère, Nougartak le frère, Nayak la sœur, quittèrent la maison et partirent en oumiak, loin loin, là où il y a beaucoup de phoques à chasser et beaucoup de poissons à pêcher.
Pendant ce temps-là, Pouyak continuait à jouer à la poupée avec ses bons amis, nuit et jour, sans s’arrêter.

La chasse en kayak fut bonne et la pêche au filet aussi. Beaucoup de viande de phoque séchée, beaucoup de viande de phoque et de narval conservée dans des outres remplies d’huile rance, beaucoup de saumons séchés, beaucoup de morues séchées, beaucoup de capelans séchés et enfilés comme des perles sur une longue courroie. Tout cela s’amoncelait sur l’oumiak quand les parents de Pouyak prirent le chemin du retour.

Pendant ce temps-là, Pouyak continuait à jouer à la poupée avec ses vieux amis, nuit et jour, sans s’arrêter.

Puis vint l’automne. Nakiwiak le père, Aniwiak la mère, Nougartak le frère, Nayak la sœur et les autres revinrent à la maison et, avant de la reconstruire pour l’hiver, continuèrent à chasser les phoques et à cueillir les myrtilles et le cresson, pour en faire provision.
Et, à cette viande séchée ou conservée dans des outres, vinrent s’ajouter des phoques entiers (des gros qu’on recouvre de pierres et qu’on mange faisandés après six à huit mois), des outres pleines d’airelles ou de cresson dans de l’huile rance, des intestins et des estomacs de phoque pleins de sang séché. Et la neige n’était même pas encore revenue qu’ils se délectaient de la viande, de la graisse, des boyaux d’un gros ours blanc qui s’était perdu par là.

Pendant ce temps-là, Pouyak continuait à jouer à la poupée avec ses amis, nuit et jour, sans s’arrêter.

Vint l’hiver. Nakiwiak le père, Aniwiak la mère, Nougartak le frère, Nayak la sœur et les autres reconstruisirent la maison. Les femmes élevaient les murs, elles entassaient les pierres les unes sur les autres et y intercalaient des mottes d’herbe que les enfants allaient arracher par plaques entières. Les hommes donnaient les conseils indispensables. Des peaux de phoque recouvrirent le toit pour empêcher la pluie de tomber à l’intérieur. Les fenêtres furent bouchées avec de la paroi translucide d’intestin séchée. Les dalles furent replacées sur le sol et sur les plates-formes. Le long et bas couloir fut refait. Les peaux de phoque servant à dormir furent remises en place. Les lampes à huile furent rallumées. Et quand ce fut terminé, grands et petits rentrèrent dans la maison et se réinstallèrent.

Pendant ce temps-là, Pouyak continuait à jouer à la poupée, nuit et jour, sans s’arrêter. »
(p. 43-49)

Pouyak rencontre le gnome Ikaderssouak (p. 22-31)
Pouyak retrouve enfin les siens (p. 53-60)
Extrait court
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