Le Karakoram :

« Hunza est une halte régénérante. Cette oasis de près de 80 000 âmes s’étend en un chapelet de villages de part et d’autre d’un canyon gris au fond duquel s’écoule un puissant torrent alluvionnaire. À 360 degrés, des sommets de plus de 7 000 m aux faces glaciaires quasi verticales étreignent le paysage patiemment façonné par les hommes grâce à de petits canaux. En ce mois de novembre, étendus sur des charpoi, nous savourons un repos mérité, luxe du voyageur au long cours. Nos corps sont fatigués par l’épreuve des transports locaux, des bains de foule dans les bazars, des trekkings d’altitude, des mauvaises nuits, des repas frugaux. Pourtant, nos yeux ne cessent de fouiller les versants pour y déceler d’improbables sentes de chercheurs de minéraux ou des passages glaciaires jamais franchis. Irrésistible attraction de la découverte en ce pays taillé pour l’exploration… Notre logeur, un chiite pur et dur, nous dorlote comme ses enfants. Nous sommes les seuls clients de son auberge et il se démène entre ses cinq prières pour nous servir, chaque jour, pain frais, omelettes et Hunza soup. Il nous raconte la construction de la KKH, le choc de la rencontre de ces deux peuples voisins, montagnards hunza imprégnés d’islam et de croyances féeriques, et Chinois rompus à une discipline de fer qui osent avouer ne pas croire en Dieu. “Mais qui a pu faire tant de beauté ?” s’exclame Haider, les bras ouverts vers sa vallée ! »

Le Karakoram (p. 92 & 94)
Le Karakoram (p. 104-105)
Extrait court
Extraits d’articles
L’ascension du Nanga Parbat