Le site transpolair.com

Patrick Blainville ne voyage pas à travers le monde, mais sur la toile. Après avoir sillonné brocantes et bibliothèques, il se lance dans la création d’un véritable monde virtuel, autour du thème de l’exploration polaire.


Un matin de septembre 1998, Patrick Blainville eut la surprise de croiser Roald Amundsen dans une brocante de la région parisienne. Un pli postal affranchi en 1926 lors du premier vol transpolaire en dirigeable, de Ny-Ålesund (au Spitzberg) à Teller (en Alaska), venait de lui tomber entre les mains, à la faveur d’un geste désinvolte que le chineur curieux reproduit par habitude sans en mesurer les conséquences : comme toute chasse au trésor, la chine est un art risqué. Qu’à cela ne tienne : le hasard n’a pas sa place dans l’univers des brocantes et Patrick Blainville l’apprendra à ses dépens. Ce jour-là, donc, une passion était née. Un « coup de foudre » venu tout droit du ciel arctique, qui allait amener sa victime à plonger dans les labyrinthes de la recherche, avec pour seul fil d’Ariane l’inconfortable sillon de la banquise dérivante. Deux années de fouilles minutieuses à travers les strates de vieux papiers en tout genre, deux années de courses fébriles dans les ascenseurs des bibliothèques et les couloirs des musées…
En janvier 2001, avec l’aide de sa compagne et d’un ami d’enfance, Patrick Blainville met en ligne le fruit de sa récolte. Le site transpolair.com venait de voir le jour. Au passage du millénaire, la réalité gagnait l’univers virtuel… Et quel univers ! Au menu, une palette éclectique : explorateurs et aventuriers (plus de trois cents expéditions recensées), routes arctiques (avec une préférence pour les voyages aériens), sciences et techniques, philatélie. En un mot, un site riche en contenu informatif, à mille lieues du web zapping : soit plus de six cents pages pour cette mini-encyclopédie de l’histoire polaire.
Le bilan ? Énormément d’énergie déployée, vite décuplée ; beaucoup de temps passé, mille fois rendu : « J’ai eu la chance de rencontrer des personnes exceptionnelles, confie Patrick Blainville. Au début, nos interlocuteurs n’ont pas pris au sérieux notre démarche. Ils ne comprenaient pas que la passion pouvait être notre seul moteur, excluant toute ambition commerciale. À présent, nous avons du mal à traiter toutes les demandes et à répondre à toutes les questions ! » Le site enregistre environ dix mille connexions par mois, et reçoit une quinzaine de questions par jour : de l’écolier qui s’interroge sur la différence entre le pôle Nord et le pôle Sud au cruciverbiste perplexe devant une ligne restée vierge dans sa grille, en passant par le parachutiste préparant un saut sur le Toit du globe… Derrière le maillage virtuel, la réalité humaine reprend ses droits : et ce sont bien ces échanges passionnants qui motivent notre internaute. « Comme tous les gamins, conclut Patrick Blainville, j’ai toujours eu envie de voler dans les airs. » Mais sans doute ne se doutait-il pas que le dirigeable d’Amundsen allait le mener si loin, à la vitesse de la lumière sur les autoroutes du cyberespace…
Transpol’air, l’aventure polaire
e-mail patrickblainville@transpolair.com
site www.transpolair.com


Portrait rédigé par : Gaële de La Brosse
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