Né à Civens en 1900, Jean-Pierre Gontran de Montaigne, vicomte de Poncins, dit Gontran de Poncins, est un descendant de Michel de Montaigne, formé par des religieux sur le domaine familial de Feurs, dans la plaine du Forez. À 18 ans, il renonce à entrer à Saint-Cyr et aux études militaires pour s’engager comme simple soldat et sert dans la mission française comme interprète auprès des forces américaines en Rhénanie. Il est ensuite démobilisé et se forme à la peinture aux Beaux-Arts de Paris. Après un bref passage par l’industrie du textile à Londres, il devient journaliste indépendant et écrit de nombreux ouvrages qui relatent ses voyages.
Aventurier dans l’âme, Gontran de Poncins devient pêcheur à bord d’un chalutier espagnol le long des côtes africaines puis reporter dans les mers du Sud, avant de se lancer sur les traces de Lapérouse à Vanikoro dans le Pacifique. En 1938, parrainé par la Société de géographie et le musée de l’Homme, il part quinze mois auprès des Inuits netsilik dans le Grand Nord canadien. Il parcourt alors la région à pied ou en traîneau à chiens. Bien que de nationalité française, il publie d’abord son chef-d’œuvre Kabloona aux États-Unis en 1941 ; l’édition française ne verra le jour que six ans plus tard. Durant la Seconde Guerre mondiale, il s’enrôle dans l’armée américaine comme officier parachutiste et participe à la campagne du Pacifique.
Une fois la guerre finie, Gontran de Poncins repart en voyage en Chine et au Vietnam où il tient un journal illustré publié sous le nom Une ville chinoise en 1958. Il rentre peu après en Provence où il coule des jours heureux jusqu’en 1962 et écrit son dernier livre Le Matin de l’homme publié six mois après son décès.