Dans le verger de sa petite maison à Maldaresti – Olténie (Roumanie)
Année 2016
© Sorina Savulescu
Né à Montfermeil en 1947, Richard Edwards a fait sien ce propos de Predrag Matvejevitch pour qui le chemin est la destination. Et c’est ainsi qu’il parcourt le temps, en accordant à chaque nouvel instant la puissance du présent. De Strasbourg où, étudiant, il comprend son identité d’Européen, de la Franche-Comté où, citadin, il apprend la ruralité, le territoire et l’espace, de Paris à laquelle il appartient, du Québec où il sillonnera l’immensité, il arrivera à Arc-et-Senans pour y diriger la fondation Claude-Nicolas Ledoux dans l’ancienne saline royale. À ce moment, en 1983, il vivra une nouvelle naissance, celle qui lui fera découvrir l’architecture, le patrimoine, vécus comme acteurs de la contemporanéité. Il y restera sept années, où il crée une librairie, une maison d’édition, un musée de maquettes, un mastère européen pour le management de projets culturels, en plus des activités à mener dans ce centre culturel international. Cela lui vaudra de recevoir le prix national pour la promotion de l’architecture.
Richard Edwards reprend sa route, en créant le premier cabinet destiné à donner un usage contemporain à des lieux de mémoire, dont la fonction d’origine a disparu, cabinet qu’il nomme Atlante (qui fonctionne maintenant depuis plus d’un quart de siècle), avec pour devise ? de la mémoire des lieux à l’espace du vivant ». Cette activité le mènera dans de nombreux pays européens, mais aussi outremer et outre-Atlantique. Dans le même temps, il fonde Les Éditions de l’Imprimeur spécialisées en architecture, jardins et paysages, design, patrimoine et photographie. L’université de Technologie de Compiègne l’invitera pendant six ans, en qualité d’enseignant-chercheur, dans un département qui vient de se créer, celui du génie des systèmes urbains. Il assumera également la présidence de l’École spéciale d’architecture, à Paris.
Cela fait toutefois déjà vingt ans qu’a eu lieu une rencontre qui rend Richard Edwards curieux d’un nouveau chemin. En 1996, il est invité à Bucarest pour animer un séminaire, dans le cadre du mastère qu’il a conçu. Ce fut le début d’allers-retours fréquents entre la Roumanie et la France. Et puis, progressivement, ce pays et ses gens vont l’aspirer, tant l’horizon y est visible, tant les talents y sont nombreux, un pays où l’on sait prendre le temps. Et revoilà le moment de l’apprentissage, celui d’une culture, d’une langue, d’une histoire. Alors, les navettes d’un pays à l’autre s’estompent, ce seront les amis d’ailleurs qui lui rendent visite à Bucarest. Ce regard qu’il porte sur la Roumanie va se concrétiser à Radio România International qui diffuse en français les chroniques que rassemble son livre chez Transboréal.