Arrivée à Tuktoyaktuk – territoires du Nord-Ouest (Canada)
Année 1997
© Kim Hafez
Né à Mohammedia, au Maroc, en 1970, Kim Hafez, d’origine égyptienne, française et irlandaise, grandit à Casablanca. À 18 ans, il quitte le Maroc pour l’Hexagone afin de suivre des études d’ingénieur. Une fois diplômé, il sert la France en tant qu’officier du génie dans la Légion étrangère. Par ce biais, il découvre des terres aussi lointaines que l’archipel des Tuamotu, ainsi que l’engagement et le goût de l’effort dans la nature?
En 1996, Kim Hafez entreprend un voyage d’un an et demi à travers le Grand Nord canadien, d’Ottawa à la mer de Beaufort. En canoë, mais aussi à pied dans les portages avec barda et embarcation sur le dos, il parcourt 7 000 kilomètres depuis la banlieue d’Ottawa, au Québec, jusqu’à Tuktoyaktuk, en bordure de la mer de Beaufort, dans l’océan Glacial Arctique, par les lacs et les rivières.
Puis, un matin de mars 2000, Kim Hafez fait monter son chien Unghalak dans un kayak biplace et se met à pagayer pour rejoindre le cap Nord européen, via la Finlande. Son but : vivre une existence de nomade, une vie de voyageur authentique. Du Grand Nord, il veut faire son monastère, des privations son ascèse et du recueillement sa prière. Renouer avec la nature, être joyeux d’établir un bivouac au soir et de le quitter au matin, connaître la pureté d’intention et une communion, teintée de confrontation avec les éléments : telle est l’ambition de ce voyageur perpétuel. De Bergen en Norvège, il gagne ensuite le Groenland en chalutier, avant de retrouver le Canada à Halifax, en Nouvelle-Écosse. Il quitte ensuite la côte Est pour rejoindre Churchill dans le Manitoba. En compagnie d’Emmanuel Hussenet, il remonte alors en canoë la rivière Nelson sur quelque 1 000 kilomètres. Après plus de 20 000 kilomètres à la pagaie, le voyageur est revenu en France en octobre 2003.
Depuis lors, Kim Hafez a travaillé dans une usine de traitement du poisson de la région de Bergen, en Norvège, où il a économisé pour s’acheter un voilier. En 2009, en vue de son troisième grand départ, il a passé son brevet de moniteur de voile aux Glénans.