Extraction d’ammonites à Salins-les-Bains – Jura (France)
Année 2016
© Sylvain Roy
Né à Saint-Claude en 1964, Pierre Gemme, Claude Roy de son vrai nom, s’est passionné très tôt pour les sciences de la Terre. Après la découverte de son premier fossile à l’âge de 8 ans, il n’a jamais cessé de ramasser des pierres et de consigner dans un carnet les conditions de leur découverte. À 10 ans, il rencontre Daniel Berthot. Ce collectionneur intrépide et chevronné l’emmène sur le terrain et lui apprend les bases de la collecte de spécimens. L’adolescent parcourt alors en sa compagnie les haldes des anciennes mines de La Mure en Isère, les galeries abandonnées du Morvan, les montagnes des Alpes, des Vosges et du Jura, les carrières en activité et tous les grands chantiers d’État alors accessibles. Et ceci sans jamais cesser d’écrire des poèmes, des nouvelles et de petits romans ayant tous trait aux sciences de la Terre. En 1980, il commence à fréquenter les bourses et expositions pour se procurer les spécimens manquant à sa collection grandissante, par achat ou échange.
Pierre Gemme ne s’oriente pourtant pas vers la géologie, mais vers l’enseignement, en entrant à l’École normale des instituteurs de Versailles. De 1983 à 1986, il vit à Paris et, parallèlement à ses études, participe à des concours de littérature, fonde une petite revue littéraire et publie des textes dans un grand nombre d’autres. Il rencontre Daniel Zimmermann, Jean Mambrino, Pierre Béarn. Michel Field est alors son professeur de philosophie. Ces personnes l’encouragent à persévérer dans la voie de l’écriture. Il dévore les œuvres des écrivains-voyageurs, et commence à découvrir quelques pays : l’Égypte tout d’abord, qu’il visite sans appareil photo ni bagages à la fin de 1986, Israël et le Sinaï, le Connemara, New York. Avec un groupe, il relie en ski de fond Kirkenes à Ivalo. De tous ses voyages, il rapporte toujours des minéraux, des échantillons de roche ou des fossiles.
De 1986 à 1988, Pierre Gemme vit et travaille au Lycée français de Pondichéry en Inde. Au guidon d’une Enfield, il parcourt le sud du sous-continent et se rend dans les carrières de zéolithes alors méconnues de Poona. Il trouve également, de façon fortuite, des urnes funéraires de la civilisation de Souttoukèny étudiée dans les années 1950 par le couple d’archéologues Casal. Durant l’été 1987, après un bref retour en France pendant les vacances, il rejoint son poste en empruntant le Transsibérien, puis les lignes régulières jusqu’à Hong Kong, avant de faire une escale prolongée dans le nord de la Thaïlande. Après deux nouvelles années passées à Paris, il repart avec son épouse au Venezuela. Le couple enseigne à Caracas de 1991 à 1993. Il sillonne le pays à bord d’une vieille jeep des Llanos aux Andes, du delta de l’Orénoque à la Grande Savane, avec un coup de cœur particulier pour l’Amazonie, navigue de Los Roques à Trinité et Tobago, et a la chance de découvrir par deux fois des cimetières d’Indiens taïnos et caribes.
Après un retour à Paris, Pierre Gemme se réinstalle avec femme et enfants dans le Jura. En 2000, il publie son premier ouvrage jeunesse sous ce pseudonyme, sur les conseils de son éditeur. Il publie en quinze ans une vingtaine d’ouvrages abordant le thème des voyages et de la géologie. Devenu membre de la charte des auteurs et illustrateurs pour la jeunesse, et de la Société des gens de lettres, il se met en disponibilité de l’Éducation nationale, pour intervenir dans les écoles et sur les salons, tout en continuant à développer sa collection personnelle, jusqu’à se rendre dans les pays producteurs pour se procurer des spécimens : Tibet, Népal, Japon. Jean Redelsperger, ainsi que Fabien et Marie Kuntz, chasseurs de météorites professionnels, l’initient en 2013 à l’univers très particulier des ? cailloux venus de l’espace ». Désormais, avec eux, Pierre Gemme ne cesse de découvrir la magie des déserts : sultanat d’Oman, Maroc, Ouzbékistan, Namibie, avec en projet le Chili, l’Australie et le Sahara.