Dans le massif d’Helgrindur – péninsule de Snæfellsnes (Islande)
Année 2020
© Pierre-Antoine Guillotel
Né à Vannes en 1993, Pierre-Antoine Guillotel passe son enfance entre les îles du golfe du Morbihan, les houppiers de la forêt de Brocéliande et les marais de Brière. Diplômé de l’École d’économie de Paris en 2017 puis de l’université Paris-Dauphine l’année suivante, il travaille comme chercheur, auscultant les algorithmes censés anticiper les mouvements financiers du monde, un univers aux antipodes des espaces sauvages qu’il arpente aujourd’hui.
En 2017, à 24 ans, Pierre-Antoine Guillotel traverse l’Amérique du Sud, depuis Quito, capitale de l’Équateur, jusqu’à Ushuaïa, en Terre de Feu. Fin 2018, il quitte la France et la finance pour rejoindre la Nouvelle-Zélande puis l’Australie, où il s’engage comme marin-pêcheur sur l’un des navires de la flotte de Sydney. Durant plusieurs mois, trois fois par semaine, les campagnes de pêche de quarante heures s’enchaînent en mer de Tasmanie. La rudesse de l’activité lui permet de satisfaire son goût pour l’intensité et son désir d’écriture. Car, c’est sur le pont de l’Arakiwa, entre Coffs Harbour et Wollongong, qu’il commence à livrer ses impressions dans son carnet. Début 2019, après des mois de pêche au large, il chute lourdement d’une falaise et se fracture le côté droit du corps. Immobilisé, il se promet deux choses : arrêter l’économie à son retour en Bretagne et réaliser son rêve d’enfant d’explorer la nature sauvage désertée par l’homme en la parcourant le plus lentement et le plus simplement possible, à pied.
C’est en 2020 que Pierre-Antoine Guillotel conçoit le projet de son premier raid à pied en solitaire : un périple de 3 055 kilomètres aux quatre coins de l’Islande – une expédition qu’il a préparée et financée durant un an, en devenant ostréiculteur chez lui, dans le golfe du Morbihan, et qu’il mène à bien en 144 jours de marche sous les latitudes du cercle polaire. C’est définitivement vers les immensités glacées de l’Arctique que son instinct le porte.