Arrière-pays niçois (France)
Année 2006
© Claude Gamby
Né à Villiers-le-Bel en 1969, Stéphan Carbonnaux découvre le monde des oiseaux à l’âge de 9 ans, grâce à un ornithologue basque qui vit à Hendaye, au bord de la baie de Chingoudy. Durant toutes ses vacances scolaires, il observe l’avifaune avec lui, ou en compagnie d’un de ses propres frères, d’amis d’enfance, de son père, que ce soit dans l’estuaire de la Bidasoa, les montagnes basques, les barthes de l’Adour, les plaines de Navarre, les immensités d’Estrémadure et, plus au nord, sur les étangs picards, les grands lacs de Champagne et l’île frisonne de Texel. Les chouettes et hiboux passionnent l’apprenti naturaliste et ses compagnons d’aventure qui courent les granges et églises à effraies, les prés à chevêches et les remises où dorment les moyens ducs, qu’ils épient au cœur des nuits glaciales.
Très vite, autour de chez lui, dans la vallée de l’Ysieux, Stéphan Carbonnaux a aimé partir seul, à travers marais et bois, avec ses bottes et ses jumelles. Le jeune naturaliste dévore la littérature ornithologique, et surtout les ouvrages du Genevois Paul Géroudet (le plus grand ornithologue francophone du XXe siècle), prend quantité de notes dans ses carnets et cahiers. À 18 ans, influencé par ses lectures de Robert Hainard, il devient membre actif des Amis de la Terre du Val d’Ysieux, et du conseil municipal de sa commune, Le Plessis-Luzarches. Avec des amis et élus, il lutte contre les projets immobiliers et cherche à obtenir le classement de sa vallée au titre d’une loi de protection des paysages, chose faite au terme d’un âpre combat de treize années. Il est désormais juriste (un peu par accident) et achève un DEA de droit de l’environnement en 1992. Refusant une offre alléchante dans une grande entreprise, il effectue, en 1993-1994, son service civil auprès de la SEPANSO Béarn, une société de protection de la nature, et d’un collectif d’associations pyrénéennes qui combattent l’axe routier du tunnel du Somport, dans cette vallée d’Aspe qui l’avait subjugué par sa beauté un an plus tôt. Installé à Pau, le jeune militant prend part à de nombreuses actions sur le terrain ou au plan juridique, participe à la réalisation du film Une vallée en sursis, contribue à la libération d’Éric Pétetin, figure emblématique dont le secrétariat du comité de soutien lui est confié, rencontre de nombreux militants pour la nature, en France, en Espagne, en Suisse et en Belgique, et se passionne pour la cause de l’ours. Bien sûr, il sort beaucoup dans les Pyrénées et dans les sierras et steppes des provinces aragonaises.
Sans cesser de se battre aux côtés de la SEPANSO, dont il a été cinq ans l’un des administrateurs, pour la défense de la vallée d’Aspe, des animaux sauvages, contre des carrières, barrages et aménagements divers, Stéphan Carbonnaux reprend des études afin de devenir avocat et assiste un avocat palois pendant trois ans et demi. À l’automne 2000, il crée avec des amis Le Casseur d’os, seule revue du genre à paraître régulièrement dans le Sud-Ouest, et le Groupe ornithologique des Pyrénées et de l’Adour (GOPA), qu’il préside et pour lequel il entretient des relations avec des naturalistes de la France entière, mais aussi des Espagnols, des Anglais, des Italiens. Il est également un lecteur passionné de littérature et de la pensée écologique, et a publié plusieurs articles dans La Gazette des grands prédateurs, de l’association Ferus, Immédiatement !, Jibrile ou encore sur le site de La Buvette des alpages.
Enfin, Stéphan Carbonnaux éprouve une forte attirance pour l’Europe orientale, et les Balkans en particulier. Il a ainsi fêté ses 30 ans à Belgrade sous embargo, et est retourné en Slovénie et en Serbie, avant de pousser jusqu’en Bulgarie. De juillet 2007 à avril 2009, il a dirigé pour le compte de l’association Ferus une mission d’expertise sur la réintroduction de l’ours en France. Vivant en Bigorre avec sa compagne Marie Coquet, il développe notamment une activité de conférencier.