À un an du départ, au sortir du Parque Nacional da Amazônia – État de Pará (Brésil)
Année 2011
© Siphay Vera
Né à Montélimar en 1985, Morgan Monchaud entame son premier voyage au long cours à l’âge de 18 mois. Avec ses parents et sa sœur, il vit sur les océans du monde, étudie dans les écoles locales et découvre les joies de la plongée sous-marine. Tikaï, leur voilier en aluminium, a été entièrement construit par son père, Claude Monchaud, ancien équipier du Kim sur lequel Michel Chopard, Daniel Gazanion, Bruno Maroux et lui firent un tour du monde de 1977 à 1982, avec un hivernage en péninsule Antarctique.
À la fin de 1992, ses parents ayant vendu leur bateau aux États-Unis pour s’installer dans le sud de la France afin de permettre à leurs enfants de suivre une vraie scolarité, Morgan Monchaud inaugure ses voyages avec des amis de longue date, Brian Mathé et Siphay Vera, en commençant par des randonnées en Croatie puis en Grèce. En kayak en Sardaigne, lors d’une balade à ski en Laponie ou à vélo en Corse, il prend goût à l’itinérance non motorisée. Tous les voyages qu’il entreprend allient petit budget et défi sportif.
Si le dépassement de soi et l’adrénaline font partie de ses leitmotive, Morgan Monchaud est encore plus attaché à la puissance de l’amitié et de l’aventure partagée. Pendant toute sa scolarité, le windsurf reste son sport de prédilection mais il s’essaie aussi à la natation, au basket-ball, au snowboard, à la boxe et au rugby. Après un baccalauréat scientifique, il intègre l’École nationale supérieure de génie industriel de Grenoble, dont il obtient le diplôme en 2009. Mû par le fait de retourner dans les pays de son enfance, il choisit le Sénégal pour exercer ses premières responsabilités d’ingénieur. Pendant dix-huit mois, il travaille pour Eiffage Sénégal comme conducteur de travaux sur le chantier de réhabilitation du pont Faidherbe de Saint-Louis.
En compagnie de Brian Mathé, Étienne Houlès, Bertrand Dolci et Siphay Vera, Morgan Monchaud se lance le défi d’effectuer un tour du monde à vélo qui, dans le cadre du projet Solidream, durera trois ans. Partis en 2010, les cinq amis parcourent plus de 54 000 kilomètres sur leurs montures d’acier. Après l’Afrique de l’Ouest, ils embarquent d’Ushuaia sur un voilier en partance pour l’Antarctique. Après la traversée des Amériques à vélo, ils descendent à bord d’un radeau le Yukon sur 750 kilomètres, dans le sillage des chercheurs d’or du Grand Nord canadien. Les cinq voyageurs éprouvent la chaleur torride du Sahara et du bush australien, la touffeur suffocante de la sylve amazonienne et de la jungle cambodgienne, le froid intense de l’Altiplano bolivien et des hauts plateaux du Tibet. Trois années sans payer d’hébergement, riches en rencontres, où les compagnons de route ont connu l’hospitalité des Indiens d’Amazonie comme la générosité des nomades du Kirghizistan. Ils ont ainsi été conviés par plus de deux cent vingt familles à partager l’intimité de leur maison, de leur cahute, de leur yourte ou de leur bateau, et, peu à peu, leur aventure s’est mutée en un voyage extraordinaire, inoubliable.