Né à Limoges en 1925, Jacques Lacarrière a passé son enfance et son adolescence dans un jardin du val de Loire où un tilleul fut son premier maître. Après ses études secondaires au lycée d’Orléans et une licence de lettres classiques à la Sorbonne, il entreprend son premier voyage en Grèce en 1947 pour jouer à Épidaure avec le Groupe de théâtre antique de la Sorbonne. Puis, en 1950, après quelques études d’hindoustani à l’École des langues orientales, il part à pied vers l’Inde mais élit finalement la Grèce, où il demeurera jusqu’en 1966. Le coup d’État des colonels d’avril 1967 lui interdisant de retourner dans ce pays, il s’installera en Bourgogne à Sacy dans la maison de son grand-oncle menuisier, entouré de pages et de cépages.
C’est là qu’après la rencontre avec sa femme Sylvia dans le sillage des événements de Mai-1968, il écrira ses principaux livres, et notamment Chemin faisant, relation d’une traversée à pied de la France, effectuée en 1971. Suivront L’Été grec, récit et réflexions de quinze années de vie en Grèce, Sourates, journal de la vie quotidienne et intérieure dans un village, Marie d’Égypte, son premier roman, La Poussière du monde, son deuxième roman consacré à la vie errante des derviches d’Anatolie, Un jardin pour mémoire, autobiographie de son adolescence orléanaise et de la libération de la ville en août 1944. À quoi s’ajoutent de nombreuses traductions du grec ancien (Hérodote, Sophocle, les hymnes orphiques) et moderne (Georges Séféris). Il a notamment obtenu en 1991 le Grand Prix de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre et, en 1995, le prix du prince Pierre de Monaco. Mais celui qu’il préfère est le tout premier, le prix Kléber Haedens, qui récompense une œuvre ou un livre ? promouvant le goût intense de vivre plutôt que celui de mourir, fût-ce pour des raisons valables ».
Suivront également un court essai sur ses années parisiennes et surréalistes intitulé Ce que je dois à Aimé Césaire, Le Dictionnaire amoureux de la Grèce et son dernier roman qui se situe en partie en forêt d’Orient, Dans la forêt des songes.
Après sa disparition seront publiés Le Dictionnaire amoureux de la mythologie, ainsi que Naissances, Cahiers Jacques Lacarrière 1 et Un rêve éveillé, recueil exhaustif de ses textes sur le théâtre.
Jacques Lacarrière est décédé le 17 septembre 2005. Sa femme, la comédienne Sylvia Lipa, et son fils Aurélien, né en 1990, entretiennent la mémoire de son œuvre, notamment par le biais de Chemins faisant, la société des amis de Jacques Lacarrière que président les écrivains Gil Jouanard et Ismaïl Kadaré.