Pays shan et État kayah :

« La première image qui me vient à l’esprit à l’évocation du lac Inlé, situé dans la partie méridionale de l’État shan, à quelque 900 m d’altitude, est celle des pêcheurs intha et de leur longue nasse conique. Le lent déplacement silencieux, dans la brume matinale, de ces ombres fantomatiques, avec leur nasse pour seul passager, a quelque chose d’irréel. Debout à l’arrière de leur pirogue, les Intha surveillent le mouvement des poissons qu’ils capturent en immergeant leur nasse au fond du lac. À travers son ouverture, ils n’ont plus alors qu’à transpercer leurs proies avec un trident. Ce mode de pêche, développé en raison de la faible profondeur du lac, a le mérite d’éviter toute surexploitation des ressources, mais sa faible productivité incite désormais la population lacustre à utiliser des filets, bien qu’ils ne conviennent guère aux zones où les jacinthes et les racines abondent. La majeure partie de ces prises sera transformée en ngapi, pâte de poisson appréciée chez les Shan et dans le reste du pays, et qui est un élément de base de la cuisine birmane. Je ne me suis jamais lassé de retourner sur ce lac, où le moindre déplacement s’effectue en barque : passagers et marchandises s’entassent dans de longues pirogues noires à moteur, les enfants vont à l’école en ramant par groupes de deux ou trois, les marchands ambulants promènent leur étal flottant, hommes et femmes se rendent à leurs jardins lacustres ou à la pagode. J’ai même rencontré des Intha qui, assis dans leur pirogue, tenaient un buffle en laisse. »

Pays môn et karen (p. 17-19)
Birmanie centrale (p. 82 & 86)
Birmanie centrale (p. 100-101)
Extraits d’articles
Le culte birman des « nat »
Les Kayan, dites « femmes girafes »
Les Naga, anciens « chasseurs de têtes »