La Fureur de survivre, Petit manuel à l’usage de ceux qui ne veulent pas mourir en pleine nature
Robin Boclet-Weller
Seul sur une île déserte, tel Robinson, comment recréer des conditions de vie pérenne ? Soumis à des conditions extrêmes, comme Shackleton, comment sauver son équipe ? Laissé pour mort en montagne, à l’instar de Guillaumet, où trouver les ressources pour rejoindre les siens ? Les adeptes de la survie se sont tous un jour posé ce genre de questions et, convaincus que le dénuement n’est pas une fatalité, ils parviennent à se tirer de situations périlleuses en s’appuyant sur leur ingéniosité et leur environnement : bâtir un feu, construire un abri, cueillir des baies. Mais survivre n’est pas seulement affaire de pénurie et de péril imminent. Depuis quelques années, la survie recoupe des préoccupations plus vastes liées à l’avenir de notre planète, à notre rapport à la nature et à une quête inlassable d’autonomie. La multiplication des stages, des manuels et des blogs détaillant conseils et gestes pratiques le prouve : la survie a le vent en poupe et semble intéresser un public plus large, des écologues de terrain aux collapsologues inquiets. Il y a bien sûr une part de défi à se tirer soi-même d’un mauvais pas – cette recherche rejoint ici la quête de liberté. Mais survivre, c’est aussi, et plus fondamentalement, un état d’esprit, une philosophie, qui s’appuie sur ce précepte : ? Apprendre à faire avec ce qui est à notre disposition. » Cela suppose à la fois de s’interroger sur notre environnement, d’apprendre à le connaître pour en tirer parti et de faire le choix du dépouillement dans une société confrontée aux limites de son propre modèle d’abondance. Le rescapé cherche dès lors à déconstruire les oppositions classiques entre l’homme et la nature, entre la nature et la technologie, dans l’espoir d’être attentif à ce qui l’entoure et soucieux d’en faire bon usage. Ce sont toutes ces dimensions que ce petit livre propose d’explorer, des techniques ancestrales des Inuit, des Indiens d’Amazonie ou des Bushmen d’Afrique australe aux débats les plus contemporains sur la sobriété heureuse et l’écologie.