Collection « Visions »

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Couverture

De Saigon à Saint-Malo, Visions de la jonque Sao Mai
Marielle Laheurte


En août 1998 à Saigon, Michaël Pitiot et Marielle Laheurte embarquent sur la jonque qu’ils ont construite dans un chantier traditionnel. Sao Mai, l’? Étoile du matin » en vietnamien, va les porter, via Singapour, Madagascar et le Brésil, jusqu’à Saint-Malo, qu’ils atteignent au terme de deux ans de navigation.
Répondant à l’appel du large, vingt-huit équipiers se relaient à bord, dont le photographe et l’illustrateur de cet ouvrage.
Sao Mai a parcouru 20 000 milles, en suivant les anciennes routes pour trouver les vents et les courants portants. Le spectre de la piraterie en mer de Chine, un double démâtage au cap de Bonne-Espérance et la traversée de l’Atlantique Nord à la hauteur de Terre-Neuve ont marqué ce périple d’exception.

Avec des photographies de : Thomas Goisque
Avec des illustrations de : Bertrand de Miollis
Avec une préface par : Émeric Fisset

« Michaël Pitiot et Marielle Laheurte avaient au moins trois bonnes raisons de ne pas entreprendre le périple de Sao Mai. Ni l’un ni l’autre n’étaient marins, quoique le premier eût à son actif plusieurs sorties en baie du Morbihan. Ils allaient de plus entraîner dans leur aventure vingt-huit apprentis navigateurs. Enfin, ils partaient sur un type de vaisseau, la jonque, qui n’est guère connu pour sa manœuvrabilité. Dès ses deux premières semaines de navigation, le capitaine prit conscience de l’étonnante aptitude hauturière de son bateau. Toutefois une pensée ne le quitta pas deux ans durant, qu’il fût à la barre ou bien sur le pont où il passait ses nuits hors des escales : la pensée qu’un homme à la mer, impossible à repêcher avec un voilier incapable de remonter au vent, aurait signé la faillite de tout son projet. Ce n’est qu’en arrivant à Brest, après cinquante jours de navigation en butte aux humeurs de l’Atlantique Nord, que Michaël sut à quel point, avec sa fidèle équipière Marielle, il avait eu raison de passer outre les trois arguments qu’on leur avait opposés quelque cinq années auparavant.
La démarche qui consiste à quitter un pays avec lenteur et à remettre à l’honneur ses plus précieuses traditions – le gréement chinois qui mena les capitaines de la dynastie Ming au cap de Bonne-Espérance, avant Vasco de Gama, et le bateau-panier vietnamien ancestral – est un témoignage de ce que le voyageur peut restituer aux contrées qu’il a pris plaisir à visiter. C’est une manière de faire redécouvrir à autrui la richesse de sa propre histoire. On est à mille lieues des touristes pressés qui, d’un voyage, ne rapportent que de menus objets et dépossèdent en réalité ceux qu’ils étaient partis rencontrer.
La leçon d’audace et de ténacité que nous livrent en ces pages Michaël Pitiot et Marielle Laheurte, la capacité qu’ils eurent de fédérer autour d’une idée – séduisante de prime abord mais ô combien ardue à mettre en œuvre ! – des équipiers de tous âges, la poésie retrouvée de la navigation ancienne font du périple de Sao Mai un fort joli morceau d’anthologie maritime. »

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