Une sale journée :
« Le bip du scope criait au secours, puis un long sifflement strident remplaça son staccato aigu. Sur l’écran, une ligne verte plate remplaçait les saccades électriques de l’activité cardiaque.
— Merde ! Arrêt cardiaque? On masse.
La voix de Frank alerta Nicolas Perrin. Raccrochant le combiné, il se précipita vers le brancard. Croisant les doigts, bras tendus, il débuta le massage cardiaque en comprimant la poitrine de Marcel Bodin. Catherine et Frank branchaient les dernières poches de sang. L’avenir de Marcel Bodin se concentrait dans les bras du réanimateur. Ses vigoureuses compressions déprimaient la cage thoracique et remplaçaient sa pompe cardiaque défaillante.
Écartant le bandage qui masquait le visage de la victime, Frank Lemoine souleva les deux paupières de Marcel Bodin. Le constat était sans appel. Il annonça :
— Mydriase bilatérale. Là, franchement, c’est très mauvais.
Frank ressentit un frisson ; l’onde glaciale d’une vie qui s’envole. Ces moments de perception extrasensorielle, refusés par son esprit rationnel, le médecin les mettait sur le compte de son imaginaire débridé. Il relaya Nicolas Perrin au massage cardiaque, sans grande conviction.
Le tracé du scope restait désespérément plat.
— On fait quoi, là ? On arrête, on le pousse en salle d’opération ? demanda Nicolas Perrin.
— On arrête? C’est foutu, lui répondit le docteur Frank Lemoine.
Le voyage de Marcel Bodin devenait un aller simple, vraisemblablement sans espoir de retour. »
Une sale journée (p. 43-44)
Mise en ordre (p. 131-132)
Extrait court
« Le bip du scope criait au secours, puis un long sifflement strident remplaça son staccato aigu. Sur l’écran, une ligne verte plate remplaçait les saccades électriques de l’activité cardiaque.
— Merde ! Arrêt cardiaque? On masse.
La voix de Frank alerta Nicolas Perrin. Raccrochant le combiné, il se précipita vers le brancard. Croisant les doigts, bras tendus, il débuta le massage cardiaque en comprimant la poitrine de Marcel Bodin. Catherine et Frank branchaient les dernières poches de sang. L’avenir de Marcel Bodin se concentrait dans les bras du réanimateur. Ses vigoureuses compressions déprimaient la cage thoracique et remplaçaient sa pompe cardiaque défaillante.
Écartant le bandage qui masquait le visage de la victime, Frank Lemoine souleva les deux paupières de Marcel Bodin. Le constat était sans appel. Il annonça :
— Mydriase bilatérale. Là, franchement, c’est très mauvais.
Frank ressentit un frisson ; l’onde glaciale d’une vie qui s’envole. Ces moments de perception extrasensorielle, refusés par son esprit rationnel, le médecin les mettait sur le compte de son imaginaire débridé. Il relaya Nicolas Perrin au massage cardiaque, sans grande conviction.
Le tracé du scope restait désespérément plat.
— On fait quoi, là ? On arrête, on le pousse en salle d’opération ? demanda Nicolas Perrin.
— On arrête? C’est foutu, lui répondit le docteur Frank Lemoine.
Le voyage de Marcel Bodin devenait un aller simple, vraisemblablement sans espoir de retour. »
(p. 28-29)
Une sale journée (p. 43-44)
Mise en ordre (p. 131-132)
Extrait court