Maligne :
« “Qui es-tu, toi qui hantes et pourris mon existence ?”
L’appel résonnait en boucle sous la voûte crânienne.
“Qui es-tu ? Réponds !”
Sur les écrans du moniteur, les tracés qui inscrivaient l’activité cardiaque et respiratoire frémissaient à chaque appel du subconscient de Frank Lemoine, déclenchant des alarmes stridentes auxquelles répondaient celles du respirateur forçant le spasme thoracique.
Les parois du refuge de Marcel Bodin tremblaient de plus en plus. Il fallait intervenir avant que ne s’écroule sa bibliothèque si chèrement acquise. Depuis qu’elle avait élu domicile dans le cerveau du médecin, l’âme de l’accidenté redoutait ce moment. À contrecœur, il fallait répondre. Dans la zone du langage, les mots s’affichaient, lettre par lettre, comme sur un panneau lumineux, pour former la réponse de Marcel Bodin.
“Je suis la conscience exilée que tu cherches, celle de Marcel Bodin, l’accidenté que tu as essayé en vain de ramener à la vie.” »
Une sale journée (p. 28-29)
Une sale journée (p. 43-44)
Mise en ordre (p. 131-132)
« “Qui es-tu, toi qui hantes et pourris mon existence ?”
L’appel résonnait en boucle sous la voûte crânienne.
“Qui es-tu ? Réponds !”
Sur les écrans du moniteur, les tracés qui inscrivaient l’activité cardiaque et respiratoire frémissaient à chaque appel du subconscient de Frank Lemoine, déclenchant des alarmes stridentes auxquelles répondaient celles du respirateur forçant le spasme thoracique.
Les parois du refuge de Marcel Bodin tremblaient de plus en plus. Il fallait intervenir avant que ne s’écroule sa bibliothèque si chèrement acquise. Depuis qu’elle avait élu domicile dans le cerveau du médecin, l’âme de l’accidenté redoutait ce moment. À contrecœur, il fallait répondre. Dans la zone du langage, les mots s’affichaient, lettre par lettre, comme sur un panneau lumineux, pour former la réponse de Marcel Bodin.
“Je suis la conscience exilée que tu cherches, celle de Marcel Bodin, l’accidenté que tu as essayé en vain de ramener à la vie.” »
(p. 163)
Une sale journée (p. 28-29)
Une sale journée (p. 43-44)
Mise en ordre (p. 131-132)