El Capitan :
« Deux outils
Elles sont notre premier outil.
Elles officient avec intensité.
Elles cherchent avant tout.
Elles tâtonnent.
Elles trouvent.
Elles frappent, elles poussent.
Elles appuient.
Elles sont nos yeux.
Elles se reposent.
Elles regagnent l’énergie consommée.
Elles font le plein.
Elles s’abandonnent.
Elles reprennent du service.
Elles caressent.
Elles s’incrustent de poussière de granite.
Elles appuient de nouveau.
Elles forcent.
Elles se blessent.
Elles stoppent.
Elles laissent filer.
Elles laissent glisser.
Elles défont les nœuds.
Elles bataillent derechef.
Elles plantent.
Elles piquent.
Elles stoppent.
Elles pansent.
Elles dépassent par les mitaines.
Elles bénéficient de cette maigre protection.
Elles s’imaginent déchirées comme l’est déjà la peau de vache qui les recouvre.
Elles regardent avec étonnement leurs propres lambeaux arrachés
Elles mesurent les griffures, les écorchures, les morsures, les déchirures.
Elles contemplent l’abîme.
Elles ont plus de mal à s’ouvrir.
Elles souffrent le matin.
Elles sentent la rugosité, l’âpreté de la roche qui continue de les entamer.
Au sommet, dans la nuit elles se réveillent ; les ongles crient, comme arrachés.
Elles sont à vif, à cru, elles montrent leur âme
Et je refuse de toucher la roche, le lent
demain. »
Huascarán (p. 60-63)
Midi-Plan (p. 190-194)
Extrait court
« Deux outils
Elles sont notre premier outil.
Elles officient avec intensité.
Elles cherchent avant tout.
Elles tâtonnent.
Elles trouvent.
Elles frappent, elles poussent.
Elles appuient.
Elles sont nos yeux.
Elles se reposent.
Elles regagnent l’énergie consommée.
Elles font le plein.
Elles s’abandonnent.
Elles reprennent du service.
Elles caressent.
Elles s’incrustent de poussière de granite.
Elles appuient de nouveau.
Elles forcent.
Elles se blessent.
Elles stoppent.
Elles laissent filer.
Elles laissent glisser.
Elles défont les nœuds.
Elles bataillent derechef.
Elles plantent.
Elles piquent.
Elles stoppent.
Elles pansent.
Elles dépassent par les mitaines.
Elles bénéficient de cette maigre protection.
Elles s’imaginent déchirées comme l’est déjà la peau de vache qui les recouvre.
Elles regardent avec étonnement leurs propres lambeaux arrachés
Elles mesurent les griffures, les écorchures, les morsures, les déchirures.
Elles contemplent l’abîme.
Elles ont plus de mal à s’ouvrir.
Elles souffrent le matin.
Elles sentent la rugosité, l’âpreté de la roche qui continue de les entamer.
Au sommet, dans la nuit elles se réveillent ; les ongles crient, comme arrachés.
Elles sont à vif, à cru, elles montrent leur âme
Et je refuse de toucher la roche, le lent
demain. »
(p. 114-115)
Huascarán (p. 60-63)
Midi-Plan (p. 190-194)
Extrait court