
Naufrage :
« À l’entrée du village, peu avant le pont qui enjambe la rivière, je décide d’aller l’admirer de plus près. Descendant sur la berge, j’y trouve de frais ombrages, une Seine vivante et une lumière douce : l’endroit me semble idéal pour une petite séance de photos souvenir. Le posant sur sa béquille, je rapproche mon vélo autant que possible du lit de la rivière afin d’avoir la perspective de l’eau à l’arrière-plan. Malgré la pente, mon engin tient à peu près droit. Cherchant le meilleur angle possible, je m’écarte, fais quelques pas en arrière et trouve la scène plutôt réussie. Alors que je m’apprête à prendre le cliché, j’entends soudain un bruit qui me glace le sang ! Le vélo, avec tout son chargement de bagages vient de basculer dans la Seine ! Pendant une fraction de seconde, je reste tétanisé. Tout est perdu : mon vélo, mes sacoches, mes bagages, mes carnets de notes. Mon voyage s’arrête là. Je crois vivre un cauchemar? Me ressaisissant, je me précipite à toutes jambes vers le vélo qui s’enfonce dans l’eau de la rivière. Le courant commence à l’emporter. Dans l’eau jusqu’à la taille, pataugeant dans la vase, je parviens à agripper d’une main la roue arrière, seule partie émergée de mon engin. De l’autre main, je décroche une à une les deux sacoches ruisselantes et les dépose sur la rive. Tel un désespéré, j’attrape ensuite le vélo à deux mains et réussis à l’arracher à l’emprise du courant avant de hisser le naufragé sur la terre ferme? Il est sauvé ! Mais je songe aussitôt à mes notes, à mes papiers et à toutes mes affaires qui doivent à présent être gorgés d’eau. Tout en maudissant ma négligence, j’étale le contenu de mes sacoches sur la pelouse. Fort heureusement, l’étanchéité tant vantée par leur fabricant allemand n’est pas usurpée. Deutsche Qualität ! Finalement, seuls quelques vêtements sont à peine mouillés ; emballés dans des pochettes en plastique, mes carnets de notes sont intacts. Dans son infinie bonté, la déesse Sequana a accepté de me laisser continuer mon voyage. Je l’en remercie et poursuis mon chemin vers le nord en direction de Payns. »
Le maître de la lumière (p. 209-210)
Géants des mers (p. 247-248)
Extrait court
« À l’entrée du village, peu avant le pont qui enjambe la rivière, je décide d’aller l’admirer de plus près. Descendant sur la berge, j’y trouve de frais ombrages, une Seine vivante et une lumière douce : l’endroit me semble idéal pour une petite séance de photos souvenir. Le posant sur sa béquille, je rapproche mon vélo autant que possible du lit de la rivière afin d’avoir la perspective de l’eau à l’arrière-plan. Malgré la pente, mon engin tient à peu près droit. Cherchant le meilleur angle possible, je m’écarte, fais quelques pas en arrière et trouve la scène plutôt réussie. Alors que je m’apprête à prendre le cliché, j’entends soudain un bruit qui me glace le sang ! Le vélo, avec tout son chargement de bagages vient de basculer dans la Seine ! Pendant une fraction de seconde, je reste tétanisé. Tout est perdu : mon vélo, mes sacoches, mes bagages, mes carnets de notes. Mon voyage s’arrête là. Je crois vivre un cauchemar? Me ressaisissant, je me précipite à toutes jambes vers le vélo qui s’enfonce dans l’eau de la rivière. Le courant commence à l’emporter. Dans l’eau jusqu’à la taille, pataugeant dans la vase, je parviens à agripper d’une main la roue arrière, seule partie émergée de mon engin. De l’autre main, je décroche une à une les deux sacoches ruisselantes et les dépose sur la rive. Tel un désespéré, j’attrape ensuite le vélo à deux mains et réussis à l’arracher à l’emprise du courant avant de hisser le naufragé sur la terre ferme? Il est sauvé ! Mais je songe aussitôt à mes notes, à mes papiers et à toutes mes affaires qui doivent à présent être gorgés d’eau. Tout en maudissant ma négligence, j’étale le contenu de mes sacoches sur la pelouse. Fort heureusement, l’étanchéité tant vantée par leur fabricant allemand n’est pas usurpée. Deutsche Qualität ! Finalement, seuls quelques vêtements sont à peine mouillés ; emballés dans des pochettes en plastique, mes carnets de notes sont intacts. Dans son infinie bonté, la déesse Sequana a accepté de me laisser continuer mon voyage. Je l’en remercie et poursuis mon chemin vers le nord en direction de Payns. »
(p. 72-73)
Le maître de la lumière (p. 209-210)
Géants des mers (p. 247-248)
Extrait court