Collection « Voyage en poche »
Acérola 13, www.babelio.com, le 7 août 2021 :
? Difficile de rester insensible aux nouvelles yéménite de Sébastien Deledicque, qui semble les avoir classées par intensité croissante : les plus courtes en premier, pour acclimater le lecteur aux contreforts montagneux et à la vie rythmée par le qat, puis les plus longues, plus complexes aussi, mettant en lumière deux mondes qui s’opposent. Celui des tribus, pour lesquelles l’honneur est au-dessus de tout, et celui de la modernité galopante qui grignote des villes millénaires, porté par les jeunes générations avides de symboles occidentaux et par les quelques expatriés qui sont venus s’échouer dans ce pays du Golfe.
Un coup de cœur particulier pour ce vieil homme épris de Sanaa, pour le colonel qui se joue de ses supérieurs et pour cet expatrié français désillusionné quant à ce que lui a coûté son succès professionnel. Un vrai coup de cœur pour ce petit recueil bien plus complexe et subtil qu’il n’y paraît au premier abord. »
Geisha, www.lecture-ecriture.com, le 15 septembre 2018 :
Sébastien Deledicque est titulaire d’une licence de langue arabe de l’Inalco. Après divers séjours au Maghreb et au Moyen-Orient, il arrive au Yémen en septembre 2002 afin d’y mener sa maîtrise sur la littérature contemporaine locale. Rapidement séduit par ce pays dans lequel il retrouve la riche culture arabe classique appréhendée durant ses études, il délaisse ces dernières pour aborder le monde du travail. De 2003 à 2006, outre une courte expérience dans une agence de voyages, il œuvre à la coopération linguistique en tant que responsable du centre culturel français d’Aden, tout en acquérant un bateau, porte d’entrée de l’univers des pêcheurs adénis, et en découvrant l’Afrique de l’Est – Éthiopie, Érythrée, Djibouti, Zanzibar – à l’occasion de brefs voyages. Il vit en France depuis 2015.
Ce livre d’environ 200 pages a été écrit par un voyageur qui connaît bien le pays dont il parle. Il a choisi des nouvelles, ou plutôt de courts textes dont les personnages imaginaires et exemplaires existent ou ont existé, c’est sûr, et non un récit personnel ou une présentation classique. Puis, finalement, le lecteur parcourt tout un pays, historiquement et géographiquement, d’agréable façon, avec ces personnages souvent attachants, entre tradition et modernité.
J’en ressors avec l’impression de mieux connaître ce pays (dont j’ignorais quasiment tout !). Sébastien Deledicque s’intéresse aux anciens dans les villages, aux chefs, à un gamin des rues, à des marins, aussi – mais je ne suis pas étonnée ! – très peu de femmes traversent ses pages.
À découvrir. »
Benoît Albert, www.babelio.com, le 14 novembre 2016 :
? Voici des lieux magiques abandonnés du monde. Autant, autrefois, ils étaient d’un enjeu stratégique majeur ; autant, aujourd’hui, ils sont considérés de seconde zone, tout juste bons à appâter les pirates des alentours.
Nous sommes au Yémen, de nos jours. Sébastien Deledicque (notre auteur) s’y est installé une dizaine d’années. Il a parcouru des terres dont les traditions sont quasi intactes. Les villes n’ont pas pris la grosse tête comme dans les monarchies pétrolières environnantes. Les paysages sont à couper le souffle, les villages sont des œuvres d’art, de quoi avoir envie de s’y arrêter longtemps pour déguster le thé ou mâcher des feuilles de qat.
Voici l’esprit de ces nouvelles qui donnent à contempler un monde qu’on croirait disparu. Hélas, il est, comme beaucoup de pays voisins, gangrené par des maux qui lui étaient encore inconnus jusque-là, qui s’appellent capitalisme outrancier, exode rural, disparition des traditions. Deledicque nous fait côtoyer ici les contes des Mille et Une Nuits et le tsunami mondialiste. Ces nouvelles semblent avoir été glanées parmi les trésors d’Ali Baba. »
