? Câmara de Lobos », l’alcôve des loups :
« Les côtes de Madère ne sont guère hospitalières avec leurs parois rocailleuses et mutilées, qui tombent à pic dans la mer. Pas une plage de sable à l’horizon, seulement quelques anses aux éboulis de pierres et de cailloux, d’un gris à faire frémir les oiseaux. Madère est un volcan de basalte, sous-marin, qui se serait formé à l’intérieur de la plaque africaine il y a 35 millions d’années ! Il jaillit de l’Atlantique par convulsions successives, probablement à la suite d’un gigantesque tremblement de terre. Sa dernière éruption remonterait à 17 millions d’années, et seul un tiers du volcan émerge aujourd’hui de l’océan. Ses pics peuvent atteindre jusqu’à 1 800 mètres d’altitude, tel le pico Ruivo. Certains ont même vu dans ce volcan un vestige de l’Atlantide, mais la chronologie semble le démentir. Ce qui est sûr, c’est que le soubresaut des siècles lui donne une vie convulsive : sur sa périphérie, des récifs bondissent comme des jets à la surface de l’eau, des buttes striées surgissent le long de ses parois, formant contreforts, galeries vertigineuses et replats. Cette vie de lave et de pierres enfiévrées continue à la hanter : la moindre éruption dans la mer entraîne son chapelet de séismes, petits ou grands. Et puis, comme si ces tumultes ne suffisaient pas, les reliefs de l’île sont rongés par les eaux de source et de pluie. Les vents des sommets, violents, creusent des ravines profondes jusqu’à l’abîme. Les parois de la côte s’effritent sous l’abondance des précipitations ; des pans de rochers, parfois habités, se dénivellent et basculent dans la mer. Tels sont les mouvements qui secouent l’existence de Madère, et plus personne ne s’en inquiète, sauf quelques pêcheurs de passage? »
Le havre des rois et des aristocrates (p. 54-58)
Chutes d’eau et senteurs de la forêt (p. 93-96)
Le moulin de Senhor Tiago (p. 169-174)
« Les côtes de Madère ne sont guère hospitalières avec leurs parois rocailleuses et mutilées, qui tombent à pic dans la mer. Pas une plage de sable à l’horizon, seulement quelques anses aux éboulis de pierres et de cailloux, d’un gris à faire frémir les oiseaux. Madère est un volcan de basalte, sous-marin, qui se serait formé à l’intérieur de la plaque africaine il y a 35 millions d’années ! Il jaillit de l’Atlantique par convulsions successives, probablement à la suite d’un gigantesque tremblement de terre. Sa dernière éruption remonterait à 17 millions d’années, et seul un tiers du volcan émerge aujourd’hui de l’océan. Ses pics peuvent atteindre jusqu’à 1 800 mètres d’altitude, tel le pico Ruivo. Certains ont même vu dans ce volcan un vestige de l’Atlantide, mais la chronologie semble le démentir. Ce qui est sûr, c’est que le soubresaut des siècles lui donne une vie convulsive : sur sa périphérie, des récifs bondissent comme des jets à la surface de l’eau, des buttes striées surgissent le long de ses parois, formant contreforts, galeries vertigineuses et replats. Cette vie de lave et de pierres enfiévrées continue à la hanter : la moindre éruption dans la mer entraîne son chapelet de séismes, petits ou grands. Et puis, comme si ces tumultes ne suffisaient pas, les reliefs de l’île sont rongés par les eaux de source et de pluie. Les vents des sommets, violents, creusent des ravines profondes jusqu’à l’abîme. Les parois de la côte s’effritent sous l’abondance des précipitations ; des pans de rochers, parfois habités, se dénivellent et basculent dans la mer. Tels sont les mouvements qui secouent l’existence de Madère, et plus personne ne s’en inquiète, sauf quelques pêcheurs de passage? »
(p. 31-32)
Le havre des rois et des aristocrates (p. 54-58)
Chutes d’eau et senteurs de la forêt (p. 93-96)
Le moulin de Senhor Tiago (p. 169-174)