Quelques mots :
« L’envie d’écrire sur Kinshasa m’est venue naturellement, et ce dès le début de mon séjour, comme un besoin pressant de rendre compte d’une foule d’aspects quotidiens, inattendus, ingénieux, absurdes, intéressants. J’envoyais alors des fragments de texte à mes proches, dans le but de leur présenter ces détails de la vie sur place, à la manière d’un journal de bord. Très vite, les écrits se sont accumulés, au point de constituer la matrice d’un recueil cohérent mettant en lumière des éléments négligés, voire ignorés, par celles et ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de séjourner à Kinshasa. Qui est au courant, par exemple, qu’elle est une capitale artistique de premier plan ? Que jadis elle était surnommée “Kin la Belle”, que les plus grands architectes s’y sont attelé à construire la cité idéale, et qu’aujourd’hui encore, à certains égards, malgré l’explosion urbaine et les problèmes d’infrastructures, elle a su conserver les charmes de cette époque ? Qui sait qu’il y existe une culture culinaire voire gastronomique forte ? Que malgré les écarts de revenus abyssaux entre riches et pauvres, il est dans une certaine mesure plus aisé qu’ailleurs de se hisser au côté des puissants, hommes politiques, hommes d’affaires ou artistes ? Que la ville déborde de talents qui attendent d’avoir les mêmes chances de réussite que leurs pairs ayant grandi au loin ? Que des émeutes et coups de force militaires éclatent environ tous les six mois sans affecter la bonne marche du lieu ?
J’ai élaboré cet ensemble de chroniques au fil de mes journées passées à Kin, non pas dans le but d’élucider tous les mystères de la ville, ni de vouloir compléter une littérature déjà abondante sur le pays, mais pour rendre compte de certaines anecdotes caractéristiques, de ces petits riens qui font de Kin ce qu’elle est aujourd’hui : une ville gigantesque, une masse urbaine inhumaine abandonnée sur les bords d’un fleuve immense, un désordre à la fois triste et joyeux, souvent bruyant et parfois paisible, sale et coloré, d’une vitalité sans commune mesure hormis celle des défis à laquelle elle reste confrontée. »
Ça va un peu (p. 41-43)
La musique avant tout (p. 75-77)
La sape et le style (p. 126-129)
« L’envie d’écrire sur Kinshasa m’est venue naturellement, et ce dès le début de mon séjour, comme un besoin pressant de rendre compte d’une foule d’aspects quotidiens, inattendus, ingénieux, absurdes, intéressants. J’envoyais alors des fragments de texte à mes proches, dans le but de leur présenter ces détails de la vie sur place, à la manière d’un journal de bord. Très vite, les écrits se sont accumulés, au point de constituer la matrice d’un recueil cohérent mettant en lumière des éléments négligés, voire ignorés, par celles et ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de séjourner à Kinshasa. Qui est au courant, par exemple, qu’elle est une capitale artistique de premier plan ? Que jadis elle était surnommée “Kin la Belle”, que les plus grands architectes s’y sont attelé à construire la cité idéale, et qu’aujourd’hui encore, à certains égards, malgré l’explosion urbaine et les problèmes d’infrastructures, elle a su conserver les charmes de cette époque ? Qui sait qu’il y existe une culture culinaire voire gastronomique forte ? Que malgré les écarts de revenus abyssaux entre riches et pauvres, il est dans une certaine mesure plus aisé qu’ailleurs de se hisser au côté des puissants, hommes politiques, hommes d’affaires ou artistes ? Que la ville déborde de talents qui attendent d’avoir les mêmes chances de réussite que leurs pairs ayant grandi au loin ? Que des émeutes et coups de force militaires éclatent environ tous les six mois sans affecter la bonne marche du lieu ?
J’ai élaboré cet ensemble de chroniques au fil de mes journées passées à Kin, non pas dans le but d’élucider tous les mystères de la ville, ni de vouloir compléter une littérature déjà abondante sur le pays, mais pour rendre compte de certaines anecdotes caractéristiques, de ces petits riens qui font de Kin ce qu’elle est aujourd’hui : une ville gigantesque, une masse urbaine inhumaine abandonnée sur les bords d’un fleuve immense, un désordre à la fois triste et joyeux, souvent bruyant et parfois paisible, sale et coloré, d’une vitalité sans commune mesure hormis celle des défis à laquelle elle reste confrontée. »
(p. 15-16)
Ça va un peu (p. 41-43)
La musique avant tout (p. 75-77)
La sape et le style (p. 126-129)