
Les Passions de Chinouk, www.lespassionsdechinouk.com, le 11 août 2018 :
« Victor Muller, un jeune français qui travaille dans le milieu de la finance, tombe sur une opportunité d’emploi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. Après avoir pris quelques renseignements auprès d’une amie qui vit sur place, il décide de sauter le pas et de partir à l’aventure. Dans ce petit livre, Victor Muller va nous livrer 17 petites chroniques pour nous parler de la vie dans cette mégapole de 17 millions d’habitants, car Kinshasa est loin d’être comme nous, européens, l’imaginons. Loin des retours négatifs qu’en font les journaux télévisés. Kinshasa est la 3e plus grande ville d’Afrique, capitale d’un pays grand comme cinq fois la France, oubliée des médias sauf quand il faut en dire du mal (tiens ça me rappelle quelque que chose : Marseille je t’aime). C’est une capitale très verte avec beaucoup de verdure et un magnifique terrain de golf 18 trous qui fait des envieux.
Ces chroniques vont être l’occasion d’aborder différents sujets comme la religion, l’univers urbain, la culture et l’art. J’ai trouvé ce petit livre très intéressant et l’écriture de l’auteur est agréable à lire. L’auteur nous parle de la difficulté de vivre dans une ville-monde comme celle-ci avec ses problèmes politiques et sa police qui ne fonctionne qu’au bakchich, mais aussi de l’aspect culturel et très artistique de la ville. Il nous raconte par exemple que la bière est une vraie institution à Kinshasa ou que faire de la musique et intégrer un groupe est très facile dans cette ville, car l’important est de créer, et pas forcément de jouer juste. Il a facilement intégré un groupe dans lequel il jouait du saxophone. Victor nous parle aussi des schégués – enfants vagabonds – et des sapeurs qui sont des personnages à la dégaine excentrique (voir la couverture du livre). Les mentalités sont différentes dans cette ville par rapport à l’Europe. Ici, les gens n’épargnent pas d’argent par exemple (c’est plutôt ballot car l’auteur travaille dans la banque). Pourquoi faire, lui dit-on, puisque demain on peut mourir. D’ailleurs, les gens ont une approche assez différente de la mort. Ici, on ne s’apitoie pas sur le mort, mais sur la famille qui reste (comment vont-ils compenser le manque d’argent ? qui va s’occuper de ceux qui restent ?) Il nous raconte aussi son expérience d’un Noël en Afrique, avec messe obligatoire, car le pays est très chrétien. Lui vit à Gombé dans un quartier très urbanisé, mais aux limites de celui-ci l’ambiance est tout autre.
Ambiance Kinshasa est un petit livre qui m’a fait sortir de ma zone de confort. Une lecture enrichissante et dépaysante que j’ai beaucoup appréciée.»