Fiyé ! ~ ? Pars ! » :
« Jamais, depuis cette première traversée, je n’ai pris l’avion pour rejoindre une île. Microcosme hétéroclite, petit continent en mouvement sur la mer, le bateau permet de vivre et de circuler librement, et je l’aime pour cette liberté qu’il offre. On quitte le fauteuil d’un salon pour monter sur le pont et sentir la brise salée se poser sur les lèvres, on trouve un banc à l’abri du vent et de l’odeur des machines, et, de là, on observe la fumée crachée par la cheminée en épais panaches noirs qui tournoient, s’étirent et de plus en plus légers, de plus en plus évanescents, se diluent dans l’atmosphère. On scrute l’horizon, çà et là, on discerne le dos rugueux d’îlots qui émergent à fleur d’eau, puis on revient s’accouder au bar et, selon l’heure, on commande un ouzo ou un café glyko. On retourne se lover dans un coin du salon, loin, si possible, de la télévision et, comble du bonheur si le voyage est long, le soir, on regagne sa cabine pour s’endormir, peu à peu absorbé par le roulis et le bruit sourd des machines. Le lendemain, on se réveille à l’approche du port, juste à temps pour voir au loin les contours d’une île. On la devine, à partir d’un bouquet d’arbres ou d’une colline dénudée, verdoyante ou aride, accueillante ou austère ; on distingue une chapelle, quelques maisons dispersées, on commence à l’aimer peut-être, ou on hésite encore. Puis la rade se dessine et le port apparaît, qui ne ressemble à aucun autre port, grand ouvert sur le large ou blotti dans une crique, désert ou animé, coquet ou délabré, offrant au premier regard un quai bordé de demeures patriciennes ou d’humbles maisons basses blanchies à la chaux ou peintes de couleurs vives. C’est peut-être le moment le plus fort du voyage : celui de la rencontre, ou des retrouvailles. »
Un condensé de l’histoire grecque (p. 21-26)
Maîtres d’œuvre, musiciens et bergers (p. 212-216)
Ithaque, Céphalonie (p. 243-249)
« Jamais, depuis cette première traversée, je n’ai pris l’avion pour rejoindre une île. Microcosme hétéroclite, petit continent en mouvement sur la mer, le bateau permet de vivre et de circuler librement, et je l’aime pour cette liberté qu’il offre. On quitte le fauteuil d’un salon pour monter sur le pont et sentir la brise salée se poser sur les lèvres, on trouve un banc à l’abri du vent et de l’odeur des machines, et, de là, on observe la fumée crachée par la cheminée en épais panaches noirs qui tournoient, s’étirent et de plus en plus légers, de plus en plus évanescents, se diluent dans l’atmosphère. On scrute l’horizon, çà et là, on discerne le dos rugueux d’îlots qui émergent à fleur d’eau, puis on revient s’accouder au bar et, selon l’heure, on commande un ouzo ou un café glyko. On retourne se lover dans un coin du salon, loin, si possible, de la télévision et, comble du bonheur si le voyage est long, le soir, on regagne sa cabine pour s’endormir, peu à peu absorbé par le roulis et le bruit sourd des machines. Le lendemain, on se réveille à l’approche du port, juste à temps pour voir au loin les contours d’une île. On la devine, à partir d’un bouquet d’arbres ou d’une colline dénudée, verdoyante ou aride, accueillante ou austère ; on distingue une chapelle, quelques maisons dispersées, on commence à l’aimer peut-être, ou on hésite encore. Puis la rade se dessine et le port apparaît, qui ne ressemble à aucun autre port, grand ouvert sur le large ou blotti dans une crique, désert ou animé, coquet ou délabré, offrant au premier regard un quai bordé de demeures patriciennes ou d’humbles maisons basses blanchies à la chaux ou peintes de couleurs vives. C’est peut-être le moment le plus fort du voyage : celui de la rencontre, ou des retrouvailles. »
(p. 177-178)
Un condensé de l’histoire grecque (p. 21-26)
Maîtres d’œuvre, musiciens et bergers (p. 212-216)
Ithaque, Céphalonie (p. 243-249)