
Ã…r 10 ~ Horizons :
« — À quoi mènent les rêves, là n’est pas la question. Les tiens vont te mener hors de Finse. Cela, tu le sais. Il n’y a que la temporalité qui nous intéresse. Tu dois juste attendre un peu. Attendre que Liv parte. C’est une nécessité. Elle doit partir. Partir sans penser qu’elle t’abandonne. Et pour partir, il faut qu’il y ait un lieu et une personne à quitter. Le plus beau cadeau que tu puisses lui faire, aujourd’hui, est d’être cette personne, celle qui est là pour l’aider à prendre son envol.
Quand Lars repart le lendemain matin, il laisse sur le buffet une clé et un mot.
“Ma chère Magde, j’ai rencontré Knut Hamsun il y a peu de temps. Tes paroles d’hier m’ont fait penser à certains passages du livre qu’il vient tout juste de publier, La Dernière Joie. En voici quelques lignes : ‘Il y a autre chose avec laquelle je n’en ai pas fini : me retirer, rester solitaire dans la forêt, et me plaire dans l’obscurité qui m’entoure. C’est ce qu’il y a d’élevé, de religieux dans la solitude et l’obscurité qui fait qu’on a besoin d’elles. En revanche, chercher à s’éloigner d’autrui, ce n’est pas parce qu’il n’y a que soi-même que l’on supporte, non, non. C’est ce qu’il y a de mystérieux dans le fait que tout bruisse au loin vers nous, alors que tout est proche. On se trouve au milieu d’une présence qui est partout.’
“La clé que je te confie ouvre la cabane de la veuve de Vinje. Cette cabane est plantée au bord du lac de Bygdin à l’entrée du massif du Jotunheimen. Six jours de marche depuis Finse vers le nord, à travers le Hallingskarvet. Six jours pour cheminer avec Liv. Dans l’obscurité et la solitude ? Je t’embrasse tendrement.” »
År 0 ~ Trinité (p. 45-46)
Ã…r 5 ~ Bascule (p. 78-80)
Extrait court
« — À quoi mènent les rêves, là n’est pas la question. Les tiens vont te mener hors de Finse. Cela, tu le sais. Il n’y a que la temporalité qui nous intéresse. Tu dois juste attendre un peu. Attendre que Liv parte. C’est une nécessité. Elle doit partir. Partir sans penser qu’elle t’abandonne. Et pour partir, il faut qu’il y ait un lieu et une personne à quitter. Le plus beau cadeau que tu puisses lui faire, aujourd’hui, est d’être cette personne, celle qui est là pour l’aider à prendre son envol.
Quand Lars repart le lendemain matin, il laisse sur le buffet une clé et un mot.
“Ma chère Magde, j’ai rencontré Knut Hamsun il y a peu de temps. Tes paroles d’hier m’ont fait penser à certains passages du livre qu’il vient tout juste de publier, La Dernière Joie. En voici quelques lignes : ‘Il y a autre chose avec laquelle je n’en ai pas fini : me retirer, rester solitaire dans la forêt, et me plaire dans l’obscurité qui m’entoure. C’est ce qu’il y a d’élevé, de religieux dans la solitude et l’obscurité qui fait qu’on a besoin d’elles. En revanche, chercher à s’éloigner d’autrui, ce n’est pas parce qu’il n’y a que soi-même que l’on supporte, non, non. C’est ce qu’il y a de mystérieux dans le fait que tout bruisse au loin vers nous, alors que tout est proche. On se trouve au milieu d’une présence qui est partout.’
“La clé que je te confie ouvre la cabane de la veuve de Vinje. Cette cabane est plantée au bord du lac de Bygdin à l’entrée du massif du Jotunheimen. Six jours de marche depuis Finse vers le nord, à travers le Hallingskarvet. Six jours pour cheminer avec Liv. Dans l’obscurité et la solitude ? Je t’embrasse tendrement.” »
(p. 134-135)
År 0 ~ Trinité (p. 45-46)
Ã…r 5 ~ Bascule (p. 78-80)
Extrait court