
Flaubauski, www.babelio.com, le 18 juillet 2019 :
« Claude Mathaler nous entraîne dans la roue de son vélo pour découvrir Cuba à l’ère de Raul Castro, tout au long des 4 000 kilomètres correspondant au tour complet de l’île. Tour qu’il va effectuer en un temps que je trouve record, surtout lorsque l’on apprend que notre protagoniste va être bloqué pendant plusieurs semaines à La Havane en raison d’une chute qui va se solder par une belle fracture du nez. Au fil de sa route, de lieux en lieux et de rencontres en rencontres, le cycliste voyageur nous propose bien sûr la vision, toute subjective, qu’il se fait progressivement de l’île et de ses habitants, entre idées bien arrêtées sur le régime castriste et sentiment d’incompréhension face à certains sentiments ou comportements cubains. Mais il laisse aussi beaucoup de place à une description d’éléments historiques, géographiques et politiques au fil de son récit de voyage, montrant tout à la fois son intérêt pour l’île et son désir de la comprendre, dans tout son paradoxe et sa complexité. Un récit de voyage somme toute classique, mais très agréable à lire. »
Sophie Castets, Carnets d’aventures n° 42, janvier-mars 2016 :
« Bienvenue en Absurdistan !
C’est ainsi que Claude Marthaler, grand voyageur à vélo, nomme Cuba, lorsqu’il fait le tour de l’île en 2013.
Ce petit surnom en dit long sur le pays? L’auteur fait en effet le constat amer d’un peuple ayant perdu toute illusion, plus de cinquante ans après sa révolution. Au fil des rencontres, si faciles à vélo, Claude Marthaler se casse le nez (au sens propre !) sur le système castriste. Économie parallèle, restrictions, interdits, secrets d’État, hypocrisie, dénonciations, des personnages parfois hauts en couleur lui peignent un portrait réaliste et bien peu optimiste de leur île. Les Cubains croisés sont les rois de la débrouille, du système D, du travail au noir, mais aussi pleins d’humanité, bravant les interdits en invitant l’auteur et en partageant avec lui leurs repas et leurs soirées, propices aux confessions. Ponctué de rappels historiques et d’anecdotes, ce récit est bien plus que celui d’un voyage à vélo, plein d’empathie pour le peuple cubain à la dérive. »
Jean-Yves Mounier, Le Randonneur n° 60, janvier 2016 :
« Loin de la France des petits riens, Claude Marthaler nous invite à un voyage en Absurdistan, dans un territoire paradoxal, l’un des plus puissants mythes révolutionnaires de l’histoire contemporaine. À ce mythe teinté de romantisme (le poster du Che dans les chambres adolescentes) et de vagues connaissances superficielles visant à minimiser le caractère dictatorial des demi-frères Castro (un système de santé au service de tous, une éducation généralisée), l’auteur va se confronter pendant les quatre mois de son voyage à bicyclette et en rapporter un témoignage au plus près de la vie quotidienne des Cubains, sans a priori, sans concession mais aussi avec une grande lucidité, comme lorsqu’il se demande si la vie sera moins rude après l’inévitable ouverture vers le reste du monde. Dans ce nouvel ouvrage – toute la bibliographie de Claude mérite d’être lue, tant cet auteur sait raconter mais sait aussi porter un regard personnel sur les gens et les pays –, le lecteur va découvrir une île à deux vitesses, celle des Cubains condamnés à se débrouiller, à se contenter de peu et à ne pas exprimer leurs opinions et celle des étrangers de passage, véritables vaches à lait du gouvernement avec monnaie spéciale, prix à la mesure de leur supposée richesse et sites touristiques orientés selon la propagande officielle. Un très beau témoignage qui se teinte de pertinentes remarques sur la bicyclette – le vélo convie à un voyage vers le réel où l’homme est l’échelle du rien – d’une grande humanité face aux autochtones rencontrés et de découvertes étonnantes comme celle de cette centrale nucléaire construite par les Soviétiques et jamais achevé après la désintégration de l’Union? »
Ludovic Irribarne, librairie Raconte-moi la Terre, décembre 2015 :
« Quel est le visage de Cuba depuis le réchauffement des relations avec les États-Unis ? Quel regard portent les Cubains sur la famille Castro, leur régime politique, et quelle est leur vision de l’avenir ? C’est en effectuant une révolution cyclopédique que Claude Marthaler recueille les souvenirs, les espoirs et les révélations de ce peuple toujours en lutte. »