Pouvoir conduire en Roumanie, est-ce possible ? :
« Une fois n’est pas coutume, ma colère est grande tant je me sens impuissant face à une situation intolérable. Pouvoir conduire en Roumanie, comment est-ce possible sans subir un système corrompu ?
Vous voulez passer votre permis de conduire ? Rien de plus simple, il suffit de l’acheter. Vous ne voulez pas l’acheter ? Rien de plus compliqué.
Cela fait des années que je conduis sur les routes de Roumanie. Hors les conducteurs du dimanche, hésitants, trop lents, comme on en trouve dans tous les pays, les chauffeurs des voitures de toute catégorie ne sont pas des modèles quant au respect des règles de conduite et du code de la route. Absence de clignotant pour doubler, accélérations intempestives, circulation au milieu des voies, mépris des limitations de vitesse, dépassement sur ligne continue, klaxon hurlant pour un rien, voilà le quotidien. Même si l’on constate une amélioration des modes de conduite, et une présence accrue de gendarmes et de radars, tout contrôle se résout facilement avec un pot-de-vin – cela m’est arrivé plus d’une fois –, aussi faut-il rester sur ses gardes dès que l’on prend le volant. Si l’on ajoute la pratique d’un sport particulier, celui d’un gymkhana consistant à slalomer sur certaines routes entre les trous et les dénivelés dus à l’affaissement de la chaussée, conséquence de travaux mal exécutés, dont on comprend que l’entreprise a voulu économiser sur les matériaux, climat de corruption oblige, alors nous sommes au cœur du sujet.
Revenons au permis de conduire. Tout d’abord s’inscrire en auto-école, payer les taxes auprès de l’administration : rien de plus normal. Il vous faut ensuite réussir l’examen du code : c’est logique. Les leçons de conduite s’enchaînent, au gré des conseils des moniteurs et de votre propre confiance. Vous réussissez la partie théorique et vous pouvez envisager l’examen de conduite. Maintenant, changement de monde. L’instructeur vous demande si vous voulez rapidement votre permis. Rien de plus simple : il vous faudra lui verser environ 300 euros de bakchich (cela varie selon les départements), près de deux fois le salaire minimum. »
Dracula, un cliché sanglant (p. 119-120)
Des églises en trop, une hérésie ? (p. 187-188)
Extrait court
« Une fois n’est pas coutume, ma colère est grande tant je me sens impuissant face à une situation intolérable. Pouvoir conduire en Roumanie, comment est-ce possible sans subir un système corrompu ?
Vous voulez passer votre permis de conduire ? Rien de plus simple, il suffit de l’acheter. Vous ne voulez pas l’acheter ? Rien de plus compliqué.
Cela fait des années que je conduis sur les routes de Roumanie. Hors les conducteurs du dimanche, hésitants, trop lents, comme on en trouve dans tous les pays, les chauffeurs des voitures de toute catégorie ne sont pas des modèles quant au respect des règles de conduite et du code de la route. Absence de clignotant pour doubler, accélérations intempestives, circulation au milieu des voies, mépris des limitations de vitesse, dépassement sur ligne continue, klaxon hurlant pour un rien, voilà le quotidien. Même si l’on constate une amélioration des modes de conduite, et une présence accrue de gendarmes et de radars, tout contrôle se résout facilement avec un pot-de-vin – cela m’est arrivé plus d’une fois –, aussi faut-il rester sur ses gardes dès que l’on prend le volant. Si l’on ajoute la pratique d’un sport particulier, celui d’un gymkhana consistant à slalomer sur certaines routes entre les trous et les dénivelés dus à l’affaissement de la chaussée, conséquence de travaux mal exécutés, dont on comprend que l’entreprise a voulu économiser sur les matériaux, climat de corruption oblige, alors nous sommes au cœur du sujet.
Revenons au permis de conduire. Tout d’abord s’inscrire en auto-école, payer les taxes auprès de l’administration : rien de plus normal. Il vous faut ensuite réussir l’examen du code : c’est logique. Les leçons de conduite s’enchaînent, au gré des conseils des moniteurs et de votre propre confiance. Vous réussissez la partie théorique et vous pouvez envisager l’examen de conduite. Maintenant, changement de monde. L’instructeur vous demande si vous voulez rapidement votre permis. Rien de plus simple : il vous faudra lui verser environ 300 euros de bakchich (cela varie selon les départements), près de deux fois le salaire minimum. »
(p. 315-316)
Dracula, un cliché sanglant (p. 119-120)
Des églises en trop, une hérésie ? (p. 187-188)
Extrait court