Le jury des mariages, sur le podium :
« L’union d’un couple, tout comme le décès de quelqu’un, est vécue intensément par la communauté. Tout le village, les familles et les amis sont convoqués. Le mariage est l’occasion d’un grand moment de démonstration et de séduction. Il y a toujours énormément de monde et, ce, pendant trois jours et trois nuits : cérémonie religieuse, repas, danses et musiques, rituels de toutes sortes mobilisent les uns et les autres.
On n’offre pas de cadeaux mais de l’argent : une enveloppe est ainsi déposée par chacun des convives, avec son nom, dans une cassette trônant sur la table où siègent les mariés avec leurs deux parrains. Ce qui est récolté sert à financer les coûts de la fête et à constituer une sorte de dot pour permettre au couple d’équiper sa maison et, pourquoi pas, de s’offrir un beau voyage de noces. Voilà aussi pourquoi il y a beaucoup d’invités.
Pour l’heure arrive le public : les gens s’installent avec leur pique-nique, le barbecue pour les grillades, et tout ce qui va avec. En cette fin de matinée, les membres du jury se présentent, en ligne, face à l’estrade. Ils sont une vingtaine, plutôt d’âge mûr. Il fait très chaud, le soleil frappe à la verticale, il n’y a pas de parasols. On me fait asseoir parmi eux, malgré ma résistance, mais c’est un geste d’hospitalité et de bienvenue. Bien, je resterai muet.
Le premier groupe se met en place, les musiciens règlent leurs instruments. Son responsable vient déposer une bouteille d’alcool de prune devant le président du jury. Et chacun de lever le coude, l’un après l’autre. C’est mon tour. Je comprends qu’il ne faut pas refuser : je bois donc une gorgée. C’est violent : 50°, je suis à jeun, j’ai chaud. Il y a douze groupes inscrits ! À la troisième bouteille, je sens que je ne tiendrai pas et que je vais finir anéanti. Je le dis à mes amis. Étonnement et éclats de rire : “Comment, tu bois à chaque fois ? N’as-tu pas remarqué la technique ? Tu mets ton pouce sur le goulot et tu accomplis le geste de boire !” C’est trop tard ! Les degrés de l’alcool et ceux de la canicule ont raison de mon équilibre. Je ne suivrai pas la fin du concours. C’est à l’ombre d’un arbre et avec une bouteille d’eau que je laisse mon esprit divaguer entre rêve et réalité. »
Dracula, un cliché sanglant (p. 119-120)
Des églises en trop, une hérésie ? (p. 187-188)
Pouvoir conduire en Roumanie, est-ce possible ? (p. 315-316)
« L’union d’un couple, tout comme le décès de quelqu’un, est vécue intensément par la communauté. Tout le village, les familles et les amis sont convoqués. Le mariage est l’occasion d’un grand moment de démonstration et de séduction. Il y a toujours énormément de monde et, ce, pendant trois jours et trois nuits : cérémonie religieuse, repas, danses et musiques, rituels de toutes sortes mobilisent les uns et les autres.
On n’offre pas de cadeaux mais de l’argent : une enveloppe est ainsi déposée par chacun des convives, avec son nom, dans une cassette trônant sur la table où siègent les mariés avec leurs deux parrains. Ce qui est récolté sert à financer les coûts de la fête et à constituer une sorte de dot pour permettre au couple d’équiper sa maison et, pourquoi pas, de s’offrir un beau voyage de noces. Voilà aussi pourquoi il y a beaucoup d’invités.
Pour l’heure arrive le public : les gens s’installent avec leur pique-nique, le barbecue pour les grillades, et tout ce qui va avec. En cette fin de matinée, les membres du jury se présentent, en ligne, face à l’estrade. Ils sont une vingtaine, plutôt d’âge mûr. Il fait très chaud, le soleil frappe à la verticale, il n’y a pas de parasols. On me fait asseoir parmi eux, malgré ma résistance, mais c’est un geste d’hospitalité et de bienvenue. Bien, je resterai muet.
Le premier groupe se met en place, les musiciens règlent leurs instruments. Son responsable vient déposer une bouteille d’alcool de prune devant le président du jury. Et chacun de lever le coude, l’un après l’autre. C’est mon tour. Je comprends qu’il ne faut pas refuser : je bois donc une gorgée. C’est violent : 50°, je suis à jeun, j’ai chaud. Il y a douze groupes inscrits ! À la troisième bouteille, je sens que je ne tiendrai pas et que je vais finir anéanti. Je le dis à mes amis. Étonnement et éclats de rire : “Comment, tu bois à chaque fois ? N’as-tu pas remarqué la technique ? Tu mets ton pouce sur le goulot et tu accomplis le geste de boire !” C’est trop tard ! Les degrés de l’alcool et ceux de la canicule ont raison de mon équilibre. Je ne suivrai pas la fin du concours. C’est à l’ombre d’un arbre et avec une bouteille d’eau que je laisse mon esprit divaguer entre rêve et réalité. »
(p. 64-65)
Dracula, un cliché sanglant (p. 119-120)
Des églises en trop, une hérésie ? (p. 187-188)
Pouvoir conduire en Roumanie, est-ce possible ? (p. 315-316)