Collection « Voyage en poche »

  • Par le souffle de Sayat-Nova
  • Yamabushi
  • La Seine en roue libre
  • Jours blancs dans le Hardanger
  • Au nom de Magellan
  • Faussaire du Caire (Le)
  • Ivre de steppes
  • Condor et la Momie (Le)
  • Retour à Kyôto
  • Dolomites
  • Consentement d’Alexandre (Le)
  • Une yourte sinon rien
  • La Loire en roue libre
  • Sous les yourtes de Mongolie
  • Au vent des Kerguelen
  • Centaure de l’Arctique (Le)
  • La nuit commence au cap Horn
  • Bons baisers du Baïkal
  • Nanda Devi
  • Confidences cubaines
  • Pyrénées
  • Seule sur le Transsibérien
  • Dans les bras de la Volga
  • Tempête sur l’Aconcagua
  • Évadé de la mer Blanche (L’)
  • Dans la roue du petit prince
  • Girandulata
  • Aborigènes
  • Amours
  • Grande Traversée des Alpes (La)
  • Par les sentiers de la soie
  • Vers Compostelle
  • Pour tout l’or de la forêt
  • Intime Arabie
  • Voleur de mémoire (Le)
  • Une histoire belge
  • Plus Petit des grands voyages (Le)
  • Souvenez-vous du Gelé
  • Nos amours parisiennes
  • Exploration spirituelle de l’Inde (L’)
  • Ernest Hemingway
  • Nomade du Grand Nord
  • Kaliméra
  • Nostalgie du Mékong
  • Invitation à la sieste (L’)
  • Corse
  • Robert Louis Stevenson
  • Souffleur de bambou (Le)
  • Sagesse de l’herbe
  • Pianiste d’Éthiopie (Le)
  • Exploration de la Sibérie (L’)
  • Une Parisienne dans l’Himalaya
  • Voyage en Mongolie et au Tibet
  • Madère
  • Ambiance Kinshasa
  • Passage du Mékong au Tonkin
  • Sept sultans et un rajah
  • Ermitages d’un jour
  • Unghalak
  • Pèlerin d’Occident
  • Chaos khmer
  • Un parfum de mousson
  • Qat, honneur et volupté
  • Exploration de l’Australie (L’)
  • Pèlerin d’Orient
  • Cette petite île s’appelle Mozambique
  • Des déserts aux prisons d’Orient
  • Dans l’ombre de Gengis Khan
  • Opéra alpin (L’)
  • Révélation dans la taïga
  • Voyage à la mer polaire
Couverture

Isabelle Lesens, www.isabelleetlevelo.fr, le 6 janvier 2025 :
« Dans les années 1920, le citoyen soviétique Gleb Travine rêvait de faire le tour du monde à bicyclette. Mais jamais il ne put sortir de son pays. Il eut, en effet, le malheur de naître en Union soviétique et, toute sa vie, on l’empêcha, avec constance, de réaliser son rêve. Cependant, de 1927 à 1931, il réussit à faire un voyage le long des frontières soviétiques : 80 000 kilomètres sur une bicyclette archaïque et primitive. En cours de route, seuls seront remplacés les jantes en bois et les pneus-chambres à air? Ce fut un voyage effroyable dans le Grand Nord glacé aux nuits longues de vingt heures. Des régions où l’on se nourrit de viande crue et l’on dort dans la peau de l’ours qu’on a tué soi-même, où commençaient à s’accumuler les rouleaux de fil de fer barbelé : la “goulagisation” prenait forme, ainsi que la fin de la propriété privée, fût-ce des troupeaux de rennes ou d’autres mesures favorisant l’avènement de l’homme socialiste. L’auteur témoigne le début du déclin des parlers tribaux, des ethnies différentes. Bientôt le pays des peuples du froid se transformera en usines et puits de pétrole. Le récit vaut d’être lu ne serait-ce que pour ça.
De retour de son périple, Travine tenta de repartir au-delà des frontières soviétiques. Il échoua. Par crainte d’une arrestation pour, au choix, complicité avec l’ennemi, espionnage, individualisme, tentative de sortie du pays, ses sœurs brûlèrent tous ses papiers, carnets de notes, photographies? Mieux valait se faire discret et effacer toute trace. Donc, le voyage sans archives de Travine a dû être reconstitué comme un puzzle. C’est le brillant travail du Français Yves Gauthier, écrivain et traducteur du russe. Cela donne un récit passionnant et le portrait d’un homme simple et courageux : je vous souhaite de vous jeter frénétiquement dans
Le Centaure de l’Arctique. Â»

Clete Purcel, 200, le vélo de route autrement n° 28, avril-juin 2021 :
« Sur la table d’Yves Gauthier, dans sa petite maison du vieux Blois, de vieux livres russes à la couverture naïve. En commençant à traduire à la fin des années 1990 une biographie locale de Travine, Yves Gauthier s’est rendu compte qu’elle était imbuvable. Alors il a écrit Le Centaure. Une chance.
À ce qui pourrait n’être que l’aventure d’un Tintin cycliste, il donne dix autres dimensions. Celle d’une aventure littéraire : en Russie, on lit les grands auteurs comme on boit et respire. Travine a lu toutes les histoires d’explorateurs, il a lu Amundsen, il a lu Homère, comme il a lu Tolstoï. Comme tant de Russes, il est “imbu de littérature. Il est d’une génération qui s’est construite par les livres. Les livres ont été un grand moteur de la révolution russe, elle a raté beaucoup de choses, mais pas celle-là.” En Géorgie, Travine croise une grand-mère qui prétend avoir servi de modèle à Tolstoï, qui fut d’ailleurs cycliste. Il en est ébloui.
Il a beaucoup lu, écrit bien, vit comme ses modèles.
Dormir par -40 Â°C allongé contre son vélo, se nourrir de souris pourrissantes et de poissons gelés – un à mâcher maintenant, l’autre comme provision –, c’est être à la hauteur de ses héros. Travine ne boit pas d’alcool, ne boit et mange que le matin et le soir, répète que “la nourriture est au bout du pied. Si je voyage, c’est la route qui me nourrit.” Il n’emporte pas d’argent. D’où le tiendrait-il ? Il compte sur les rencontres, elles le lui rendront bien. Il mange ce qu’il trouve et attrape. Les peuples qu’il rencontre n’ont pas de mot pour dire
vélo. Ils disent renne de fer, dans un pays où depuis toujours les vraies routes sont liquides, où l’on se déplace par les fleuves ou sur les fleuves après l’embâcle.

Yves Gauthier n’est pas cycliste, ou peu, mais il est voyageur. Il est tombé amoureux de la langue russe au lycée, de la langue et de “ce goût du fruit interdit qu’était l’URSS dans les années 1970”. Il a 60 ans, a vécu vingt ans en Russie, à Moscou notamment. Il a traduit trente livres, en a écrit dix autres, sur Gagarine, la retraite de Russie, la Sibérie, et sur les ours. Pendant quinze ans, à la période des eaux libres, il a été chaque été directeur de croisière entre Moscou et Saint-Pétersbourg.
Il a fait sienne la fraternité des bateliers russes, des gens d’honneur chez qui “on survit par l’entraide, puisqu’il n’y a pas de sécurité sociale”, marins de grand-père en petit-fils sur des bateaux “rouillés de partout”, et respectant un code moral qui l’impressionne encore.
Yves Gauthier connaît tout de la Russie, de son histoire, de son âme, de sa littérature, les aime toutes et n’est dupe d’aucune. Il a tout lu et vérifié. L’histoire de Travine est “une histoire qui s’est réveillée au début des années 1960. Il y avait encore des témoins en vie.”
Travine faisait sensation. Â»


Jean-Yves Mounier, Le Randonneur n° 74, septembre 2020 :
« ÃŠtre idéaliste, espérantiste et militant du “tourisme prolétarien” dans l’Union soviétique des années 1920 n’est sûrement pas la carte de visite idéale pour voyager, à bicyclette qui plus est, engin rare et cher pour l’époque, symbole de liberté et d’individualité, toutes notions pas nécessairement compatibles avec l’esprit bolchevique. Cycliste convaincu et expérimenté, Gleb Travine présente en 1925 aux autorités un projet de voyage autour du monde, c’est un niet ferme, malgré son intention affichée de “glorifier par son périple le pays des Soviets à travers le monde”. Qu’importe, celui que les gens du Grand Nord vont surnommer le Centaure, un tronc d’homme vissé sur un renne de fer, traversera l’URSS trois ans durant, parcourant 80 000 kilomètres, dans des conditions climatiques et sanitaires parfois extrêmes et sous le regard médusé et admiratif des populations autochtones. De son périple, il rapportera photos et lettres, toutes détruites par ses sœurs par la suite – l’espionnite aiguë régnant dans le pays incitait à la prudence. Yves Gauthier a cependant retrouvé le livre, mis à l’index par Staline, que Gleb Travine avait publié à partir de son journal et, en fin connaisseur du pays, il nous propose une extraordinaire épopée cycliste en compagnie du premier cyclovoyageur russe, enrichie ici – par rapport à l’édition originale de 2001 – des dernières trouvailles sur le sujet. Un document absolument indispensable et chaudement recommandé. Â»

Amet Bernard, www.amazon.fr, le 18 novembre 2014 :
« Livre remarquable relatant un exploit exceptionnel accompagné de commentaires historiques et géographiques d’une très grande richesse sur la Russie et son histoire. Â»

Andreï Makine, écrivain, le 24 avril 2001 :
« Cher Yves Gauthier,
L’une de vos fidèles lectrices m’a fait un cadeau inestimable en m’envoyant votre
Centaure de l’Arctique. Ce livre m’a passionné. Bien sûr, l’histoire de Travine est fascinante, son odyssée dépasse l’imagination la plus romanesque. Mais plus que cette facture exotique, c’est votre art d’observateur et de conteur que j’admire. C’est fin, précis, vivant, plein d’images originales, ce n’est jamais cuistre. Cet alliage, très français, d’intelligence, d’ironie, d’érudition, d’élégance verbale, je le cherche, la plupart du temps en vain, dans la prose française d’aujourd’hui. Et je le trouve, ici, dans vos pages, pas loin du détroit de Béring? Â»

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