
« Un défi aux idées reçues » :
« Non, le monde ne s’arrête pas à cette barrière de crête. Celle-ci franchie, une immense plaine blanche s’étale à ses pieds, liserée à droite par une chaîne crénelée de rochers noirs. La côte a repris ses droits sur la mer de Sibérie orientale. Même bas dans le ciel, le soleil d’avril darde des rayons mordants qui l’aveuglent, par réfléchissement. Il laisse alors tomber sur ses yeux une mèche épaisse de sa crinière, qui fera écran comme un rideau. La glace est plane et lisse, saupoudrée de cristaux durs. Ici, plus de hummocks. Il y a si peu de profondeur que l’eau gèle en bloc, de la surface au fond, en prenant une teinte un rien grisâtre. Un pied de glace à l’écart des lignes de rupture et de pression. Il avance cette fois à grandes pédalées, les cheveux au vent mal domptés par un bandeau noué sur la nuque, le cou engoncé dans une peau d’isatis, le corps protégé par une veste de fourrure, avec aux pieds des torbasa, bottes en peau de renne. “Rouler à bicyclette sur une nappe de neige gelée, ce n’est impossible qu’en apparence”, devra-t-il marteler jusqu’à la fin de ses jours devant les incrédules ébahis. Pour l’heure, ses roues mordent la banquise avec un crissement plaisant et son guidon s’offre à ses poings comme les bois d’un renne qu’il chevaucherait à bride abattue. »
Le « Far East » russe (p. 59-61)
La conférence de presse (p. 181-183)
Au pays des mammouths (p. 207-209)
« Non, le monde ne s’arrête pas à cette barrière de crête. Celle-ci franchie, une immense plaine blanche s’étale à ses pieds, liserée à droite par une chaîne crénelée de rochers noirs. La côte a repris ses droits sur la mer de Sibérie orientale. Même bas dans le ciel, le soleil d’avril darde des rayons mordants qui l’aveuglent, par réfléchissement. Il laisse alors tomber sur ses yeux une mèche épaisse de sa crinière, qui fera écran comme un rideau. La glace est plane et lisse, saupoudrée de cristaux durs. Ici, plus de hummocks. Il y a si peu de profondeur que l’eau gèle en bloc, de la surface au fond, en prenant une teinte un rien grisâtre. Un pied de glace à l’écart des lignes de rupture et de pression. Il avance cette fois à grandes pédalées, les cheveux au vent mal domptés par un bandeau noué sur la nuque, le cou engoncé dans une peau d’isatis, le corps protégé par une veste de fourrure, avec aux pieds des torbasa, bottes en peau de renne. “Rouler à bicyclette sur une nappe de neige gelée, ce n’est impossible qu’en apparence”, devra-t-il marteler jusqu’à la fin de ses jours devant les incrédules ébahis. Pour l’heure, ses roues mordent la banquise avec un crissement plaisant et son guidon s’offre à ses poings comme les bois d’un renne qu’il chevaucherait à bride abattue. »
(p. 14-15)
Le « Far East » russe (p. 59-61)
La conférence de presse (p. 181-183)
Au pays des mammouths (p. 207-209)