Collection « Sillages »

  • Namaste
  • La 2CV vagabonde
  • Ísland
  • Habiter l’Antarctique
  • Cavalières
  • Damien autour du monde
  • À l’ombre de l’Ararat
  • Moi, Naraa, femme de Mongolie
  • Carpates
  • Âme du Gange (L’)
  • Pèlerin de Shikoku (Le)
  • Ivre de steppes
  • Tu seras un homme
  • Arctic Dream
  • Road Angels
  • L’ours est mon maître
  • Sous les yourtes de Mongolie
  • Cavalier des steppes
  • Odyssée amérindienne (L’)
  • Routes de la foi (Les)
  • Aborigènes
  • Diagonale eurasienne
  • Brasil
  • Route du thé (La)
  • Dans les pas de l’Ours
  • Kamtchatka
  • Coureur des bois
  • Aux quatre vents de la Patagonie
  • Siberia
  • Sur la route again
  • À l’écoute de l’Inde
  • Seule sur le Transsibérien
  • Rivages de l’Est
  • Solitudes australes
  • Espíritu Pampa
  • À l’auberge de l’Orient
  • Sans escale
  • Au pays des hommes-fleurs
  • Voyage au bout de la soif
  • Errance amérindienne
  • Sibériennes
  • Unghalak
  • Nomade du Grand Nord
  • Sous l’aile du Grand Corbeau
  • Au cœur de l’Inde
  • Pèlerin d’Orient
  • Pèlerin d’Occident
  • Souffleur de bambou (Le)
  • Au vent des Kerguelen
  • Volta (La)
  • Par les sentiers de la soie
  • Atalaya
  • Voie des glaces (La)
  • Grand Hiver (Le)
  • Maelström
  • Au gré du Yukon
Couverture
La maturation :

« Au milieu de la nuit, un furieux orage nous assaille. Les éclairs fusent et déchirent sans interruption le noir du ciel, éclairant la surface de l’océan criblée par les gouttes de pluie et La Volta, qui nous éblouit d’une blancheur fugace et fantomatique. Souvent leur fréquence prend des allures stroboscopiques. Le tonnerre répond en écho, de son grondement menaçant, parfois tout proche. Cela dure jusqu’à une heure avancée de la matinée. Sentiment désagréable que cette impression d’impuissance face au phénomène. Les cas de foudre sur les voiliers sont rares, et les bateaux en métal offrent une bonne protection, car le mât et la coque font un effet paratonnerre, mais encore faut-il ne pas toucher la structure métallique au mauvais moment.
Un autre jour, le vent se lève contre nous. Le baromètre remonte vite, trop vite. Dans ces contrées, aux confins du Brésil et de l’Uruguay, et jusqu’en Argentine, une forte hausse du baromètre indique souvent le passage d’un front dit “froid” et un solide vent de sud ou sud-est : c’est la sudestada. La mer est hachée le long de la côte. Nous progressons à grand-peine. Le bateau et les hommes luttent contre les vagues et le vent. En début de quart, j’aperçois entre deux eaux une forme étrange, semblable à une tortue marine. À la réflexion, ce doit plutôt être un morceau de tronc d’arbre. Une heure et deux changements de cap plus tard, la forme réapparaît. La tortue, car c’en est une, plonge à l’approche de La Volta. Est-ce celle de tout à l’heure ? Irions-nous à la vitesse de la tortue, marine soit, mais tout de même ? En tout cas, j’ai cru l’entendre ricaner en constatant notre progression laborieuse ! Nous prenons conscience que notre bateau, par ailleurs plein de qualités, n’est pas expert en remontée contre le vent. Le Romanée existe en deux versions. La Volta possède une quille longue, donc peu profonde. Plus sûr en cas de rencontre de mauvais temps ; moins efficace lorsqu’il s’agit de progresser face au vent.
Lors de mon quart du soir, je suis rasséréné par un spectacle fabuleux. Les flots sont agités, les vagues argentées par la lumière du crépuscule. Quelques nuages de forme cotonneuse filtrent les rayons du soleil et projettent leurs ombres sur l’eau, dans un jeu de clairs-obscurs aux forts contrastes. C’est alors qu’ils arrivent. Des centaines de dauphins de toute taille rejoignent La Volta, l’accompagnent et tournent autour, en exécutant force bonds et cabrioles. La joyeuse troupe se joue des vagues bien formées ; les cétacés se projettent au-dessus d’elles, puis replongent pour de nouvelles accélérations. La surface de l’eau est couverte de leurs corps gracieux et des éclaboussures qu’ils provoquent. L’état de la mer s’en trouve chamboulé. Je ne sais plus où donner du regard. J’en ai des frissons de joie. L’océan est en fête !
La nuit tombe, une partie d’entre eux prolonge le plaisir. Dans l’obscurité, et avec la complicité du plancton phosphorescent, les dauphins ressemblent à des fusées lumineuses, à des torches vivantes balayant la mer. »
(p. 167-168)

Cap Horn (p. 214-215)
La balade des confins (p. 234)
Extrait court
Extraits d’articles
Le cap Horn
La volta du grand large
El Niño
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