Collection « Sillages »

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Couverture

Kamtchatka, Au paradis des ours et des volcans
Julie Boch




Péninsule isolée de l’Extrême-Orient russe, sanctuaire des ours bruns, dernier territoire exploré de la Sibérie, le Kamtchatka est un paradis sauvage pour le marcheur, quand sa végétation inextricable ne le mène pas en enfer. Renouant avec l’esprit des pionniers cosaques, Julie Boch et Émeric Fisset ont traversé à pied sa chaîne orientale, succession de volcans actifs où jaillissent des geysers et des sources chaudes, sa chaîne occidentale, couverte de taïga et sillonnée de rivières impétueuses, où vivent les derniers nomades autochtones, enfin sa partie méridionale, jusqu’au cap oublié qui fait face aux îles Kouriles. Au souffle du récit d’aventure dans une nature quasi vierge hantée par les bêtes fauves se mêle l’émotion des rencontres avec les pêcheurs de la mer de Béring, les géologues en mission et les éleveurs de rennes, ainsi que l’écho des découvreurs, de Béring à Kracheninnikov, sans oublier le comte de Lapérouse.

Avec une postface par : Émeric Fisset

« Née en 1969, Julie Boch enseignait la littérature française à l’université de Reims Champagne-Ardenne. Elle approfondissait la pensée des Lumières, se passionnait pour les réflexions morales de Bayle et esthétiques de Diderot, admirait l’originalité du comte de Caylus, étudiait la figure de l’empereur Julien, dit l’Apostat, dans la pensée française de Montaigne à Voltaire.

Plongée dans les livres, affairée à écrire des articles ou à corriger des copies, fréquentant la scène des théâtres et des opéras, citadine en somme, Julie conservait un goût prononcé pour la nature, qu’elle retrouvait régulièrement en forêt de Fontainebleau. Elle avait aussi développé un fort attrait pour le voyage. Parmi tous ceux qu’elle avait entrepris, en Scandinavie ou en Islande avec ses parents et sa sœur, à la Réunion, à Madagascar ou au Pérou avec des amis, aux Açores, au Cap-Vert, à Chypre, en Écosse ou en Argentine avec moi-même, elle conservait une nostalgie profonde de l’immersion dans la nature sauvage qu’à deux reprises, en 2005 et 2006, nous avions connue ensemble au Kamtchatka.

Nos marches estivales dans l’Extrême-Orient russe, ici relatées, leur caractère éprouvant du fait de l’isolement et de la difficulté du terrain, l’émotion liée au foisonnement des ours et au volcanisme actif, la sérendipité des rencontres avec les rares habitants – éleveurs de rennes ou chasseurs autochtones, rangers, géologues et naturalistes russes –, tout cela avait cristallisé les souvenirs d’un voyage qui, pour elle, devint le voyage par excellence, son voyage de référence.

La grande intellectuelle qu’était Julie, capable de composer un poème en montant vers un col sous la pluie, ou de déclamer un auteur dans la neige d’un sommet, avait donc développé une irrépressible nostalgie à l’endroit de notre aventure kamtchadale. À l’été 2011, nous partîmes de Gorno-Altaïsk, la capitale du Haut-Altaï russe, avec la ferme intention de rallier à pied le lac Baïkal, via les régions frontalières du Touva et de la Bouriatie, en deux étés consécutifs. Le 13 juillet de cette année-là, alors que, de la vallée de la Katoun qui alimente l’Ob, nous nous dirigions vers le Bieloukha, le point culminant de l’Altaï, Julie trouva la mort dans un accident.

Ce livre – récompensé en 2007 par le prix des pays du Mont-Blanc et le prix spécial “récits” du Cercle polaire – est le plus beau témoignage que Julie ait laissé de l’émotion que la nature sauvage inspire au tréfonds de qui se livre à elle, de la joie qu’éprouve le marcheur à découvrir une région entière par ses seules forces et de l’humanité qui, jusque dans les lieux les plus reculés, et dans les endroits les plus inattendus, se dévoile au cœur de l’adversité.

Puissent ces pages toujours rappeler Julie Boch au bon souvenir des épilobes et des ours bruns, des torrents, des volcans et des habitants du Kamtchatka ! Puissent-elles aussi toujours témoigner de son amour pour la nature et le peuple russes, que la littérature lui avait fait découvrir et auxquels le destin l’a, par sa disparition tragique, à jamais associée. »

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