Belgrade – Oltenitsa :
« Le Danube laisse derrière lui la Transylvanie et serpente à travers les pentes abruptes des Carpates. De hauts sommets escarpés décrochent mon regard de l’étrave qui tapote sur le clapot. Au gré du lacis, les gorges dévoilent un décor inattendu et troublant de beauté. Envoûtés par l’intensité des lieux, nous perdons toute notion du temps et avançons sans y prêter attention. Le jour se ferme, le rythme hypnotique de la pagaie se mêle au frémissement de l’eau et au chant des cigales. L’ombre des montagnes se détache dans l’immensité étoilée. La lune rousse s’écorche sur la cime de l’une d’entre elles et son reflet tapisse le fleuve, incrustant un scintillement doré sur les infinies frisures qu’esquisse la brise nocturne. Je me livre tout entier à la contemplation et m’emplis de l’impermanence du temps qui s’écoule. Suis-je encore là ? J’ai la sensation de disparaître, transporté dans une dimension nouvelle. Ni dans l’eau, ni dans l’air, je flotte dans un entre-deux en mouvement, suspendu à l’instant qui passe. La nuit s’ouvre pleine de promesses et me laisse croire en de prochaines merveilles, je souris. Bonne nuit le monde ! »
Prologue (p. 12-13)
Oltenitsa – Tulcea (p. 95-96)
Côte bulgare (p. 169-171)
« Le Danube laisse derrière lui la Transylvanie et serpente à travers les pentes abruptes des Carpates. De hauts sommets escarpés décrochent mon regard de l’étrave qui tapote sur le clapot. Au gré du lacis, les gorges dévoilent un décor inattendu et troublant de beauté. Envoûtés par l’intensité des lieux, nous perdons toute notion du temps et avançons sans y prêter attention. Le jour se ferme, le rythme hypnotique de la pagaie se mêle au frémissement de l’eau et au chant des cigales. L’ombre des montagnes se détache dans l’immensité étoilée. La lune rousse s’écorche sur la cime de l’une d’entre elles et son reflet tapisse le fleuve, incrustant un scintillement doré sur les infinies frisures qu’esquisse la brise nocturne. Je me livre tout entier à la contemplation et m’emplis de l’impermanence du temps qui s’écoule. Suis-je encore là ? J’ai la sensation de disparaître, transporté dans une dimension nouvelle. Ni dans l’eau, ni dans l’air, je flotte dans un entre-deux en mouvement, suspendu à l’instant qui passe. La nuit s’ouvre pleine de promesses et me laisse croire en de prochaines merveilles, je souris. Bonne nuit le monde ! »
(p. 66-67)
Prologue (p. 12-13)
Oltenitsa – Tulcea (p. 95-96)
Côte bulgare (p. 169-171)