Collection « Petite philosophie du voyage »

  • Vie des cimetières (La)
  • Éclat du rire (L’)
  • Défis de la course (Les)
  • Écho des bistrots (L’)
  • Quête du naturaliste (La)
  • Instinct de la glisse (L’)
  • Vertiges de la forêt (Les)
  • Voyage en famille (Le)
  • Tao du vélo (Le)
  • Parfum des îles (Le)
  • Appel de la route (L’)
  • Bonheurs de l’aquarelle (Les)
  • Euphorie des cimes (L’)
  • Malices du fil (Les)
  • Ivresse de la marche (L’)
  • Force du silence (La)
  • Secret des pierres (Le)
  • Frénésie du windsurf (La)
  • Prouesses de l’apnée (Les)
  • Vie en cabane (La)
  • Fureur de survivre (La)
  • Art de la trace (L’)
  • Voyage dans l’espace (Le)
  • Ronde des phares (La)
  • Frisson de la moto (Le)
  • Légèreté du parapente (La)
  • Poésie du rail (La)
  • Hymne aux oiseaux (L’)
  • L’Engagement humanitaire
  • Grâce de l’escalade (La)
  • Temps du voyage (Le)
  • Vertu des steppes (La)
  • Facéties du stop (Les)
  • Cantique de l’ours (Le)
  • Esprit du geste (L’)
  • Écriture de l’ailleurs (L’)
  • Rythme de l’âne (Le)
  • Chant des voiles (Le)
  • Liberté du centaure (La)
  • Tour du monde (Le)
  • Fièvre des volcans (La)
  • Extase du plongeur (L’)
  • Tentation du jardin (La)
  • Vie à la campagne (La)
  • Murmure des dunes (Le)
  • Goût de la politesse (Le)
  • Caresse de l’onde (La)
  • Magie des grimoires (La)
  • Audaces du tango (Les)
  • Simplicité du kayak (La)
  • Voyage immobile (Le)
  • Attrait des gouffres (L’)
  • Soif d’images (La)
  • Mémoire de la Terre (La)
  • Enchantement de la rivière (L’)
  • Prodige de l’amitié (Le)
  • Promesse de l’envol (La)
  • Mystères du vin (Les)
  • Religion du jazz (La)
  • Charme des musées (Le)
  • Triomphe du saltimbanque (Le)
  • Sortilèges de l’opéra (Les)
  • Âme de la chanson (L’)
  • Sérénité de l’éveil (La)
  • Arcanes du métro (Les)
Couverture
Il n’y a pas d’âge pour le tango :

« Ce soir, pour notre première danse, je n’ai eu le temps de rien ; dansé comme un pied, la glotte au bord du gouffre, les orteils en apnée, le souffle raide, la gorge serrée. Des figures, des figures, aucune pause. Qui peut me dire ce qu’il y a eu comme musique ? Seule chose dont je me souvienne, c’est que c’était un tango, pas une milonga ni une valse. Quand la musique s’est arrêtée, je me suis arrêté aussi. La fin, c’est la seule chose que j’aie comprise. Je m’apprêtais à respirer un peu et à proférer les balivernes coutumières qui s’échangent entre deux tangos quand elle m’a dit merci. Et s’est retirée aussi vivement qu’elle l’avait dit. Je me suis retrouvé seul au beau milieu de la piste, l’air idiot, comme lorsque, dans un cocktail, vous piétinez, un verre à la main, à la recherche d’une personne à qui parler. La musique a repris, les autres se sont mis à danser autour de moi. Ce fut un choc sur le coup, puis une occasion de réfléchir à l’épaisseur qui traverse quelques minutes de danse avec une partenaire inconnue. Des rapports de séduction, mais aussi des rapports de force ; l’harmonie, mais aussi la mésentente et la discordance, soit l’étalonnage inégal des attentes, des investissements et des désirs. En cela, le tango dansé est un laboratoire où le couple, placé dans l’éprouvette du bal, expérimente les scansions houleuses ou tranquilles de la cohabitation intime.
Les lumières se rallument. L’air de rien, chacun cherche ses chaussures de ville. Le temps des étreintes est terminé. Une voix hors champ murmure : “It’s over.” Mais la prochaine piste de bal est déjà dans toutes les têtes. Le tango est un vieux machin qui supporte les épreuves du temps. Ce n’est pas l’âge, ni la vieillesse, qui enrayera l’envie. Je me rappelle ces couples à La Galeria del tango. Proches du siècle, ils allaient presque titubant, se raccrochant l’un à l’autre, traînant dans de lentes circonvolutions. Les plaisirs, les virtuosités et les jouissances de la danse s’éparpillent dans mille directions. Mais de vinyles en mp3, il en est une qui creuse son sillon, indifférente aux cycles, aux modes et aux saisons. La danse tango ne connaît pas de limite d’âge et le tango ignore les rides, pourvu que les jeunes continuent à danser comme des jeunes, irrespectueux des codes et de son grand âge. »
(p. 87-89)

Une jouissance et une intimité plus fortes que dans l’amour (p. 14-17)
Plus compliqué qu’il n’y paraît (p. 74-77)
Extrait court
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