
Un silence religieux :
« Le silence humain est profondément lié à la parole. Nous le percevons dans les pauses du discours, dans l’absence ou dans le refus de communication. Mais dès que nous orientons l’écoute vers notre intériorité, nous pouvons entendre les mouvements complexes et variés de notre conscience. Rentrer en soi est une activité qui requiert une disposition au dépouillement, une acceptation du vide et la découverte du silence en tant que don ; cette activité nous invite à dépasser le langage verbal et à conférer au silence une valeur spirituelle. Tel est le sens que lui donne David Le Breton, lorsqu’il écrit qu’il “est un hommage que la parole fait à l’esprit”.
Certains ordres religieux ont si bien adopté l’exemple de dépouillement des Pères du désert qu’ils ont instauré le vœu de silence pour se consacrer entièrement à Dieu. J’ai toujours été fascinée par les règles austères des moines des ordres contemplatifs. Dans une abbaye, le souffle de la foi, plus encore que la musique des offices chantés, force le respect pour le dialogue direct de l’homme avec le mystère du surnaturel. À l’intérieur de la Grande Chartreuse, en Isère, tout instrument de musique est interdit et, à quelques rares moments près, les chartreux vivent dans l’isolement de leurs cellules. Le réalisateur Philip Gröning a vécu six mois parmi eux et en a tiré un long-métrage de presque trois heures, Le Grand Silence, quasiment sans dialogues, sans commentaire ni illustration musicale, en donnant à entendre seulement la musique des bruits issus du quotidien et celle des voix qui s’élèvent dans la prière. »
La quête du silence (p. 11-13)
Le cri du silence (p. 31-34)
Le pouvoir de l’écrit (p. 57-61)
« Le silence humain est profondément lié à la parole. Nous le percevons dans les pauses du discours, dans l’absence ou dans le refus de communication. Mais dès que nous orientons l’écoute vers notre intériorité, nous pouvons entendre les mouvements complexes et variés de notre conscience. Rentrer en soi est une activité qui requiert une disposition au dépouillement, une acceptation du vide et la découverte du silence en tant que don ; cette activité nous invite à dépasser le langage verbal et à conférer au silence une valeur spirituelle. Tel est le sens que lui donne David Le Breton, lorsqu’il écrit qu’il “est un hommage que la parole fait à l’esprit”.
Certains ordres religieux ont si bien adopté l’exemple de dépouillement des Pères du désert qu’ils ont instauré le vœu de silence pour se consacrer entièrement à Dieu. J’ai toujours été fascinée par les règles austères des moines des ordres contemplatifs. Dans une abbaye, le souffle de la foi, plus encore que la musique des offices chantés, force le respect pour le dialogue direct de l’homme avec le mystère du surnaturel. À l’intérieur de la Grande Chartreuse, en Isère, tout instrument de musique est interdit et, à quelques rares moments près, les chartreux vivent dans l’isolement de leurs cellules. Le réalisateur Philip Gröning a vécu six mois parmi eux et en a tiré un long-métrage de presque trois heures, Le Grand Silence, quasiment sans dialogues, sans commentaire ni illustration musicale, en donnant à entendre seulement la musique des bruits issus du quotidien et celle des voix qui s’élèvent dans la prière. »
(p. 69-70)
La quête du silence (p. 11-13)
Le cri du silence (p. 31-34)
Le pouvoir de l’écrit (p. 57-61)