
L’enchantement :
« Le monde moderne ennuie le moucheur, alors ce dernier s’échappe sans cesse. Pour fuir, mais non se fuir. Pour, d’urgence, redonner la suprématie à la nature sauvage, y cultiver le recueillement, le silence, se dégager de ses émotions, prendre le temps de réfléchir, de redécouvrir l’essentiel dans son existence. Et résonner et vibrer au chant du moulinet pour un poisson d’argent qui fuse. Si j’aime de plus en plus l’été, c’est pour cette amitié friction avec la vie, dans des lieux hydrographiques ouverts, connus ou inconnus, quand seul me guide un désir d’abondance. Je croque l’été comme un fruit mûr, et l’été me remplit tout entier jusqu’à ce que je devienne fruit moi-même. Or mes étés ont de plus en plus les pieds dans l’eau. Besoin vital et jamais assouvi, jusqu’à ce réveil des sens qui me fait chantonner dans un doux murmure ce cantique nouveau : “Rivières, vous m’enchantez ! J’aime vos mouvements, vos transparences, vos humeurs, vos forces, vos couleurs, vos chevelures ! Rivières, je vous aime ! Rivières, vous m’enchantez !” Par cette relation de personne à personne, véritable corps-à-corps, le moucheur entre dans le présent, il entre dans la rivière qui n’est que le réel vivant. »
La première canne (p. 20-21)
Un maître de pêche (p. 42-45)
Le moucheur et la rivière (p. 66-68)
« Le monde moderne ennuie le moucheur, alors ce dernier s’échappe sans cesse. Pour fuir, mais non se fuir. Pour, d’urgence, redonner la suprématie à la nature sauvage, y cultiver le recueillement, le silence, se dégager de ses émotions, prendre le temps de réfléchir, de redécouvrir l’essentiel dans son existence. Et résonner et vibrer au chant du moulinet pour un poisson d’argent qui fuse. Si j’aime de plus en plus l’été, c’est pour cette amitié friction avec la vie, dans des lieux hydrographiques ouverts, connus ou inconnus, quand seul me guide un désir d’abondance. Je croque l’été comme un fruit mûr, et l’été me remplit tout entier jusqu’à ce que je devienne fruit moi-même. Or mes étés ont de plus en plus les pieds dans l’eau. Besoin vital et jamais assouvi, jusqu’à ce réveil des sens qui me fait chantonner dans un doux murmure ce cantique nouveau : “Rivières, vous m’enchantez ! J’aime vos mouvements, vos transparences, vos humeurs, vos forces, vos couleurs, vos chevelures ! Rivières, je vous aime ! Rivières, vous m’enchantez !” Par cette relation de personne à personne, véritable corps-à-corps, le moucheur entre dans le présent, il entre dans la rivière qui n’est que le réel vivant. »
(p. 12-13)
La première canne (p. 20-21)
Un maître de pêche (p. 42-45)
Le moucheur et la rivière (p. 66-68)