
Les fossiles :
« Les fossiles partagent avec nous le souvenir enfoui de vies très anciennes pour la plupart disparues et, généreux, nous en transmettent la mémoire. À la manière des livres, secrets et silencieux, presque immobiles, ils pourront devenir pour celui qui s’approche et s’interroge une source inépuisable d’informations, sorte de bibliothèque minérale constituant un ensemble de renseignements précieux où sont conservés des éléments de compréhension uniques et passionnants.
Ainsi, les fossiles nous révèlent l’explication de la formation des roches elles-mêmes, nous livrant leur âge et nous indiquant où et comment elles se sont constituées. Ils nous informent également sur l’apparition d’espèces végétales et animales et nous en racontent l’évolution, parfois aussi leur étrange extinction. Et je pense soudain aux ammonites qui se sont bizarrement “volatilisées” en même temps que les dinosaures. Le mystère de cette disparition, qui remonte à soixante-cinq millions d’années, reste complet, même s’il soulève de belles hypothèses volcaniques et météoriques !
Apprendre à lire un fossile, c’est apprendre à remonter le temps et essayer d’entrer un peu plus intimement dans l’histoire extraordinaire de la vie sur terre. Mais ces pétrifications ne sont pas seulement clés d’appréhension et instruments de connaissance. Par leur beauté, les fossiles sont aussi sources d’inspiration et de ravissement.
Voyons l’ammonite et sa splendide spirale striée et rayonnante. Elle est tout un symbole : le symbole du cheminement, du déploiement et de l’ouverture. Passer une jolie poignée de temps en sa compagnie est en soi un vrai moment de méditation. Et les fossiles d’oursin ? Certains ressemblent à de petites galettes de farine blanche sur lesquelles se seraient déposés les cinq pétales d’une fleur délicate aujourd’hui envolée? Vision d’enfant ou de rêveur. Mais le fossile d’oursin, l’air de rien, permet à l’un d’engranger un savoureux moyen de reconnaissance et à l’autre de nourrir son imaginaire !
Que dire de la sigillaire et des Pecopteris, arbre et fougères fossiles qui ont conservé dans l’abri de gisements de houille des empreintes d’une finesse ahurissante, celles de leurs écorces et de leurs feuilles. Un travail de ciselure extraordinaire. Une œuvre de la nature qui laisse sans voix. Moulages parfaits. Gravures royales. Cryptogrammes insolites. Témoins emplis d’histoire, de sagesse et de beauté.
Pour les savants, hommes de science et curieux nés, les fossiles sont objets de fascination. Ils font naître en eux de nouvelles perspectives, menant plus loin leurs recherches, nourrissant parfois une hypothèse ou étoffant sérieusement une interprétation qui jusque-là était restée confidentielle. Chercher. Classer. Recouper. Puis comparer. Reconstituer. Traduire. Dialoguer. Le géologue s’enflamme et le paléontologue s’anime. Tous deux enquêtent, passionnément, et méditent, sagement.
Pour les profanes, les fossiles sont comme de petits trésors qu’il faut apprendre à ne pas toujours emporter. D’ailleurs le bonheur né de la trouvaille est déjà en soi une forme de présent. Et lorsqu’on laisse errer son regard au ras de la terre, au bord d’un sentier ou au hasard d’un pierrier, la découverte d’une coquille fossilisée laisse souvent fuser une exclamation qui, à elle seule, trahit le charme de l’instant ! »
Le volcan (p. 33-36)
La turquoise (p. 56-60)
Extrait court
« Les fossiles partagent avec nous le souvenir enfoui de vies très anciennes pour la plupart disparues et, généreux, nous en transmettent la mémoire. À la manière des livres, secrets et silencieux, presque immobiles, ils pourront devenir pour celui qui s’approche et s’interroge une source inépuisable d’informations, sorte de bibliothèque minérale constituant un ensemble de renseignements précieux où sont conservés des éléments de compréhension uniques et passionnants.
Ainsi, les fossiles nous révèlent l’explication de la formation des roches elles-mêmes, nous livrant leur âge et nous indiquant où et comment elles se sont constituées. Ils nous informent également sur l’apparition d’espèces végétales et animales et nous en racontent l’évolution, parfois aussi leur étrange extinction. Et je pense soudain aux ammonites qui se sont bizarrement “volatilisées” en même temps que les dinosaures. Le mystère de cette disparition, qui remonte à soixante-cinq millions d’années, reste complet, même s’il soulève de belles hypothèses volcaniques et météoriques !
Apprendre à lire un fossile, c’est apprendre à remonter le temps et essayer d’entrer un peu plus intimement dans l’histoire extraordinaire de la vie sur terre. Mais ces pétrifications ne sont pas seulement clés d’appréhension et instruments de connaissance. Par leur beauté, les fossiles sont aussi sources d’inspiration et de ravissement.
Voyons l’ammonite et sa splendide spirale striée et rayonnante. Elle est tout un symbole : le symbole du cheminement, du déploiement et de l’ouverture. Passer une jolie poignée de temps en sa compagnie est en soi un vrai moment de méditation. Et les fossiles d’oursin ? Certains ressemblent à de petites galettes de farine blanche sur lesquelles se seraient déposés les cinq pétales d’une fleur délicate aujourd’hui envolée? Vision d’enfant ou de rêveur. Mais le fossile d’oursin, l’air de rien, permet à l’un d’engranger un savoureux moyen de reconnaissance et à l’autre de nourrir son imaginaire !
Que dire de la sigillaire et des Pecopteris, arbre et fougères fossiles qui ont conservé dans l’abri de gisements de houille des empreintes d’une finesse ahurissante, celles de leurs écorces et de leurs feuilles. Un travail de ciselure extraordinaire. Une œuvre de la nature qui laisse sans voix. Moulages parfaits. Gravures royales. Cryptogrammes insolites. Témoins emplis d’histoire, de sagesse et de beauté.
Pour les savants, hommes de science et curieux nés, les fossiles sont objets de fascination. Ils font naître en eux de nouvelles perspectives, menant plus loin leurs recherches, nourrissant parfois une hypothèse ou étoffant sérieusement une interprétation qui jusque-là était restée confidentielle. Chercher. Classer. Recouper. Puis comparer. Reconstituer. Traduire. Dialoguer. Le géologue s’enflamme et le paléontologue s’anime. Tous deux enquêtent, passionnément, et méditent, sagement.
Pour les profanes, les fossiles sont comme de petits trésors qu’il faut apprendre à ne pas toujours emporter. D’ailleurs le bonheur né de la trouvaille est déjà en soi une forme de présent. Et lorsqu’on laisse errer son regard au ras de la terre, au bord d’un sentier ou au hasard d’un pierrier, la découverte d’une coquille fossilisée laisse souvent fuser une exclamation qui, à elle seule, trahit le charme de l’instant ! »
(p. 84-86)
Le volcan (p. 33-36)
La turquoise (p. 56-60)
Extrait court