L’Homme sauvage :
« Surnommé aussi lou Moussu, Mikhail, Frate Nicolae, le Vieillard, l’ours se confondrait-il avec la figure de l’Homme sauvage ? C’est la vision de l’éminent médiéviste Philippe Walter, dans sa Mythologie chrétienne, dédiée aux fêtes, rites et mythes du Moyen Âge. L’Homme sauvage n’est pas seulement cet être velu, portant des traits humains et animaliers, il est un “devin détenteur d’une science secrète des lieux et des animaux”. Walter débusque sa trace dans de nombreux écrits médiévaux, tel le fameux Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes, et le présente comme la grande divinité indo-européenne gardienne des pâturages divins, dieu du bétail, des serpents et des morts. Truffaut, l’un des meilleurs connaisseurs des carnavals pyrénéens, consacre de longs développements à cette figure mythique. Les Basques l’appellent Basajaun, un seigneur sauvage habitant sur les hauteurs boisées des fonds des vallées : très fort, bienveillant et craint à la fois, il protège les troupeaux des bergers contre l’orage et les loups. Olivier de Marliave, spécialiste de la mythologie pyrénéenne, le décrit sous diverses formes dans toutes les Pyrénées. Il est évidemment associé à Jean de l’Ours.
Résumons : l’ours est tout sauf un animal banal, dépeint avec justesse par Samivel : “une sorte de superman fourré, de formidable Homme-des-bois-et-des-montagnes qui provoque admiration, envie et terreur”. Il symbolise aussi les plus anciennes croyances exhumées par Walter au fil de nos fêtes chrétiennes, païennes autrefois. Le Sauvage, écrit-il, se manifeste à huit dates annuelles, séparées par des périodes carnavalesques de quarante jours, la première étant celle de la Toussaint (la Samain des Celtes). Le Sauvage peut prendre l’apparence du chat, du loup, de l’ours, ou d’autres encore, mais il s’agit toujours d’une même divinité païenne dont la métamorphose animale ne constitue qu’un état parmi d’autres. Le folkloriste Claude Gaignebet ajoute que le rythme de quarante jours est associé aux sorties de l’ours ou de l’Homme sauvage. »
Légende dorée de l’ours (p. 18-22)
Cliché ursin (p. 41-44)
Première rencontre (p. 61-64)
« Surnommé aussi lou Moussu, Mikhail, Frate Nicolae, le Vieillard, l’ours se confondrait-il avec la figure de l’Homme sauvage ? C’est la vision de l’éminent médiéviste Philippe Walter, dans sa Mythologie chrétienne, dédiée aux fêtes, rites et mythes du Moyen Âge. L’Homme sauvage n’est pas seulement cet être velu, portant des traits humains et animaliers, il est un “devin détenteur d’une science secrète des lieux et des animaux”. Walter débusque sa trace dans de nombreux écrits médiévaux, tel le fameux Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes, et le présente comme la grande divinité indo-européenne gardienne des pâturages divins, dieu du bétail, des serpents et des morts. Truffaut, l’un des meilleurs connaisseurs des carnavals pyrénéens, consacre de longs développements à cette figure mythique. Les Basques l’appellent Basajaun, un seigneur sauvage habitant sur les hauteurs boisées des fonds des vallées : très fort, bienveillant et craint à la fois, il protège les troupeaux des bergers contre l’orage et les loups. Olivier de Marliave, spécialiste de la mythologie pyrénéenne, le décrit sous diverses formes dans toutes les Pyrénées. Il est évidemment associé à Jean de l’Ours.
Résumons : l’ours est tout sauf un animal banal, dépeint avec justesse par Samivel : “une sorte de superman fourré, de formidable Homme-des-bois-et-des-montagnes qui provoque admiration, envie et terreur”. Il symbolise aussi les plus anciennes croyances exhumées par Walter au fil de nos fêtes chrétiennes, païennes autrefois. Le Sauvage, écrit-il, se manifeste à huit dates annuelles, séparées par des périodes carnavalesques de quarante jours, la première étant celle de la Toussaint (la Samain des Celtes). Le Sauvage peut prendre l’apparence du chat, du loup, de l’ours, ou d’autres encore, mais il s’agit toujours d’une même divinité païenne dont la métamorphose animale ne constitue qu’un état parmi d’autres. Le folkloriste Claude Gaignebet ajoute que le rythme de quarante jours est associé aux sorties de l’ours ou de l’Homme sauvage. »
(p. 27-29)
Légende dorée de l’ours (p. 18-22)
Cliché ursin (p. 41-44)
Première rencontre (p. 61-64)