Écrire sa propre route à fleur d’eau :
« Seule embarcation à pouvoir accoster le littoral délicat ou des isolats de nature, le kayak de mer s’approprie la côte comme nul autre. Les pagayeurs savent qu’en réduisant au maximum ce paradoxe entre grande proximité et risque de dérangement, ils peuvent jouer leur rôle dans cette exigence de réconciliation avec le monde marin. Je suis convaincu, moi aussi, que la mer est notre futur et mérite des navigations sereines et justes.
Alors toi qui, de prime abord, doutes de la puissance de tes bras, détestes l’étroitesse du cockpit où le corps t’apparaît coincé, toi qui redoutes la gîte et le tangage, qui crains de chavirer et d’être englouti dans les eaux sombres, embarque, plonge la pagaie, accepte les vagues, embrasse le vent. Tu connaîtras la glisse, qui te fera doubler les phares et approcher des lieux vierges. Tu partageras la surface de l’eau avec les cormorans qui t’escorteront de falaises en rochers et, au côté des phoques, profiteras des courants qui soutiendront tes traversées. Alors, tu ressentiras l’humilité du marin. Seul ou en groupe, le long du littoral ou au large, toujours plus loin, ose, à bord de ce modeste bateau, si simple et si ténu, écrire ta propre route à fleur d’eau. »
Embarquer (p. 11-14)
Un drôle de petit bateau (p. 18-21)
Donner et recevoir (p. 75-78)
« Seule embarcation à pouvoir accoster le littoral délicat ou des isolats de nature, le kayak de mer s’approprie la côte comme nul autre. Les pagayeurs savent qu’en réduisant au maximum ce paradoxe entre grande proximité et risque de dérangement, ils peuvent jouer leur rôle dans cette exigence de réconciliation avec le monde marin. Je suis convaincu, moi aussi, que la mer est notre futur et mérite des navigations sereines et justes.
Alors toi qui, de prime abord, doutes de la puissance de tes bras, détestes l’étroitesse du cockpit où le corps t’apparaît coincé, toi qui redoutes la gîte et le tangage, qui crains de chavirer et d’être englouti dans les eaux sombres, embarque, plonge la pagaie, accepte les vagues, embrasse le vent. Tu connaîtras la glisse, qui te fera doubler les phares et approcher des lieux vierges. Tu partageras la surface de l’eau avec les cormorans qui t’escorteront de falaises en rochers et, au côté des phoques, profiteras des courants qui soutiendront tes traversées. Alors, tu ressentiras l’humilité du marin. Seul ou en groupe, le long du littoral ou au large, toujours plus loin, ose, à bord de ce modeste bateau, si simple et si ténu, écrire ta propre route à fleur d’eau. »
(p. 88-89)
Embarquer (p. 11-14)
Un drôle de petit bateau (p. 18-21)
Donner et recevoir (p. 75-78)