
Le yin-yang :
« Quand je compare ce que je pratique aujourd’hui avec ce que j’ai pu pratiquer par le passé, je suis surpris de la différence d’approche pédagogique. Dans les sports martiaux, l’accent est porté sur l’aspect yang de la pratique, on privilégie la force, la vitesse et la puissance physique. Dans le budô c’est tout le contraire, c’est le yin qui est privilégié pour que se développe chez celui qui le pratique un mouvement qui lui corresponde et non pas une forme “forcée” dans son corps par souci d’uniformité. En fait, en lieu et place des répétitions de mouvements, avec ou sans partenaire, le budô privilégie la compréhension de l’esprit du mouvement toujours préférable à la répétition stérile puisqu’elle laisse à son adepte la possibilité d’adapter son mouvement aux conditions rencontrées dans l’instant. Dans le budô, au lieu d’habiller le pratiquant d’une forme qu’il intégrera peu à peu, on lui fait toucher du doigt le cœur du principe et on l’invite à exprimer ce principe au travers de son corps. C’est comme si au lieu d’asperger de parfum un objet pour qu’il sente bon, on le mettait en son cœur pour qu’il s’en exhale naturellement. Bien que cette approche méthodologique puisse sembler plus lente que la précédente, elle est beaucoup plus avantageuse car une fois acquise, elle est entièrement adaptable. Chaque paramètre extérieur est considéré naturellement et est intégré dans le geste sans que la pensée ne soit impliquée. Quand j’ai abordé avec lui l’étude des principes supérieurs du mouvement, mon sensei a résumé cet aspect en disant : “Ne sois pas trop sérieux, ni trop concentré. Si tu es trop concentré, tu deviens dur. Si tu es dur, tu penses. Si tu penses, tu seras toujours trop lent.” Il faut trouver l’équilibre en toute chose. C’est le in-yô japonais, plus connu sous son nom chinois de yin-yang.
Si la technique est yang, l’adaptation est yin, et l’interaction des deux se manifeste dans la conscience. Et cette conscience dans le combat de survie est ce qui permet de contrôler le kûkan, l’espace entre les adversaires. Les gestes doivent non seulement remplir le vide mais aussi inclure tout l’espace autour de l’adversaire. Contrôler le tout revient donc à contrôler l’espace. »
“Mon parcours martial” (p. 24-28)
Les trois phases de l’apprentissage (p. 58-61)
Extrait court
« Quand je compare ce que je pratique aujourd’hui avec ce que j’ai pu pratiquer par le passé, je suis surpris de la différence d’approche pédagogique. Dans les sports martiaux, l’accent est porté sur l’aspect yang de la pratique, on privilégie la force, la vitesse et la puissance physique. Dans le budô c’est tout le contraire, c’est le yin qui est privilégié pour que se développe chez celui qui le pratique un mouvement qui lui corresponde et non pas une forme “forcée” dans son corps par souci d’uniformité. En fait, en lieu et place des répétitions de mouvements, avec ou sans partenaire, le budô privilégie la compréhension de l’esprit du mouvement toujours préférable à la répétition stérile puisqu’elle laisse à son adepte la possibilité d’adapter son mouvement aux conditions rencontrées dans l’instant. Dans le budô, au lieu d’habiller le pratiquant d’une forme qu’il intégrera peu à peu, on lui fait toucher du doigt le cœur du principe et on l’invite à exprimer ce principe au travers de son corps. C’est comme si au lieu d’asperger de parfum un objet pour qu’il sente bon, on le mettait en son cœur pour qu’il s’en exhale naturellement. Bien que cette approche méthodologique puisse sembler plus lente que la précédente, elle est beaucoup plus avantageuse car une fois acquise, elle est entièrement adaptable. Chaque paramètre extérieur est considéré naturellement et est intégré dans le geste sans que la pensée ne soit impliquée. Quand j’ai abordé avec lui l’étude des principes supérieurs du mouvement, mon sensei a résumé cet aspect en disant : “Ne sois pas trop sérieux, ni trop concentré. Si tu es trop concentré, tu deviens dur. Si tu es dur, tu penses. Si tu penses, tu seras toujours trop lent.” Il faut trouver l’équilibre en toute chose. C’est le in-yô japonais, plus connu sous son nom chinois de yin-yang.
Si la technique est yang, l’adaptation est yin, et l’interaction des deux se manifeste dans la conscience. Et cette conscience dans le combat de survie est ce qui permet de contrôler le kûkan, l’espace entre les adversaires. Les gestes doivent non seulement remplir le vide mais aussi inclure tout l’espace autour de l’adversaire. Contrôler le tout revient donc à contrôler l’espace. »
(p. 73-75)
“Mon parcours martial” (p. 24-28)
Les trois phases de l’apprentissage (p. 58-61)
Extrait court