La Promesse de l’envol, Petites figures sur les machines volantes et la fascination du ciel
Germain Chambost
Pousser la manette des gaz, s’élancer sur la piste, tirer sur le manche et, en un instant, s’affranchir du sol pour vaincre la pesanteur. Là, dans le frottement de l’air, redécouvrir la terre, à toute altitude, sous tous les angles. Le rêve d’Icare est devenu réalité, tout comme le sont devenus les ornithoptères de Léonard de Vinci : l’homme vole de ses propres ailes, à bord de toutes sortes de machines – vieux coucous, planeurs, avions de chasse, de fret ou de ligne. Quel chemin parcouru depuis Clément Ader en 1890, la traversée de l’océan Atlantique par Lindbergh en 1927 et les pionniers de l’Aéropostale dans l’entre-deux-guerres ! Quelles sont donc les émotions qu’éprouve celui qui, dans son cockpit, traverse le ciel, et de quelles qualités doit-il faire preuve ? En se forgeant un nouveau rapport au monde, le pilote noue une sorte de complicité, dangereuse, avec les éléments. Mais celle-ci étant fugitive – le temps d’accomplir sa mission ou de vider le réservoir –, pourquoi fascine-t-il toujours les terriens que nous sommes ? Dans cette mystérieuse quête, les instruments de bord ont-ils remplacé la primauté de l’expérience des précurseurs ? Et l’homme qui vole, omniscient et omnipotent, ne craint-il vraiment plus la chute ?