Éloge de l’alpinisme amateur :
« Une passion, un amour : voilà ce qu’est la montagne pour ceux qu’on gratifie du joli nom d’amateurs. L’amateur, comme l’indique l’étymologie, c’est celui qui aime. Il éprouve pour son objet d’élection un sentiment d’attirance désintéressée, indépendamment de toute compensation pécuniaire ou sociale. L’amateur pratique l’alpinisme pour son plaisir, son délassement, son épanouissement individuel, sans souci d’autres gains. Malgré l’intensité de sa passion, il n’a guère à lui consacrer que le temps, toujours trop court, des loisirs – week-ends et vacances. Cela ne l’empêche pas de tenter de se perfectionner dans l’art qu’il a choisi de tout son cœur, et qui lui donne en retour des instants d’intense bonheur. Il peut même, au sein de son club, se dévouer bénévolement pour l’initiation et l’encadrement de nouveaux adeptes, essayant par son prosélytisme de transmettre la flamme qui l’anime.
Mais en même temps que le terme déclenche la sympathie, il contient une nuance un peu condescendante. De l’avis des professionnels, l’amateur n’est qu’un? amateur ! C’est-à-dire un dilettante, à la compétence toujours un peu insuffisante, aux capacités toujours un peu limitées. En montagne, c’est l’amateur qui se trompe d’itinéraire parce qu’il a mal lu la carte. C’est lui qui rebrousse chemin à la première difficulté, qui n’ose pas franchir un médiocre ressaut rocheux “parce qu’il n’y a aucune prise” et encore moins de spits. C’est lui qu’on soupçonne d’appeler les secours à la moindre foulure, à la première défaillance? »
Des sommets sous la lune (p. 11-14)
Bonheur et renoncement (p. 48-52)
La main à la paroi (p. 55-56)
« Une passion, un amour : voilà ce qu’est la montagne pour ceux qu’on gratifie du joli nom d’amateurs. L’amateur, comme l’indique l’étymologie, c’est celui qui aime. Il éprouve pour son objet d’élection un sentiment d’attirance désintéressée, indépendamment de toute compensation pécuniaire ou sociale. L’amateur pratique l’alpinisme pour son plaisir, son délassement, son épanouissement individuel, sans souci d’autres gains. Malgré l’intensité de sa passion, il n’a guère à lui consacrer que le temps, toujours trop court, des loisirs – week-ends et vacances. Cela ne l’empêche pas de tenter de se perfectionner dans l’art qu’il a choisi de tout son cœur, et qui lui donne en retour des instants d’intense bonheur. Il peut même, au sein de son club, se dévouer bénévolement pour l’initiation et l’encadrement de nouveaux adeptes, essayant par son prosélytisme de transmettre la flamme qui l’anime.
Mais en même temps que le terme déclenche la sympathie, il contient une nuance un peu condescendante. De l’avis des professionnels, l’amateur n’est qu’un? amateur ! C’est-à-dire un dilettante, à la compétence toujours un peu insuffisante, aux capacités toujours un peu limitées. En montagne, c’est l’amateur qui se trompe d’itinéraire parce qu’il a mal lu la carte. C’est lui qui rebrousse chemin à la première difficulté, qui n’ose pas franchir un médiocre ressaut rocheux “parce qu’il n’y a aucune prise” et encore moins de spits. C’est lui qu’on soupçonne d’appeler les secours à la moindre foulure, à la première défaillance? »
(p. 19-20)
Des sommets sous la lune (p. 11-14)
Bonheur et renoncement (p. 48-52)
La main à la paroi (p. 55-56)