
Le champ des possibles :
« L’ami est d’abord un “enthousiasmeur”. En sa compagnie, les idées incongrues cheminent soudainement vers le possible. Il est le contrepoids de la vie en société où les chemins tout tracés étouffent nos espérances. Sans lui, elles végètent à l’état refoulé ; il faudrait une résilience peu commune pour les accomplir soi-même. À plusieurs, le dialogue encense les aspirations individuelles et l’élan collectif légitime des visions personnelles inavouables. Sur ce terrain en bourgeonnement persistant, personne n’a raison, et c’est ça qui est bon ! Une idée inappropriée suggérant un pourquoi pas devient, sans plus attendre, mais oui, bien sûr ! Le cercle, approbateur de bon sens, invite l’imagination à construire une vérité commune. Une idée, une fois mise en actes, en appellera aussitôt une nouvelle pour poursuivre l’échange. Dans la possibilité qu’elle nous donne de faire un pied de nez à la convenance, il apparaît alors comme une échappée déraisonnable et exalte nos impulsions. L’énergie d’une telle entente constitue un terrain fertile à l’emportement, sans cesse récompensé par la gratitude. L’amitié est un printemps perpétuel. Si les Trois Mousquetaires deviennent invincibles sous le sceau de la loyauté et du courage, si Tom Sawyer et Huckleberry Finn sont si téméraires dans leurs folles incartades, c’est aussi qu’ils trouvent d’abord un moyen d’élargir ensemble le champ des possibles. L’amitié souffle sur l’existence un vent de confiance et demande à être mise à l’épreuve. Son étincelle est plus flamboyante à mesure qu’elle s’affirme, gravant son nom toujours un peu plus profondément. »
L’amitié peut-elle être virtuelle ? (p. 23-27)
Petits rituels de groupe (p. 30-35)
Et l’amour dans tout ça ? (p. 67-71)
« L’ami est d’abord un “enthousiasmeur”. En sa compagnie, les idées incongrues cheminent soudainement vers le possible. Il est le contrepoids de la vie en société où les chemins tout tracés étouffent nos espérances. Sans lui, elles végètent à l’état refoulé ; il faudrait une résilience peu commune pour les accomplir soi-même. À plusieurs, le dialogue encense les aspirations individuelles et l’élan collectif légitime des visions personnelles inavouables. Sur ce terrain en bourgeonnement persistant, personne n’a raison, et c’est ça qui est bon ! Une idée inappropriée suggérant un pourquoi pas devient, sans plus attendre, mais oui, bien sûr ! Le cercle, approbateur de bon sens, invite l’imagination à construire une vérité commune. Une idée, une fois mise en actes, en appellera aussitôt une nouvelle pour poursuivre l’échange. Dans la possibilité qu’elle nous donne de faire un pied de nez à la convenance, il apparaît alors comme une échappée déraisonnable et exalte nos impulsions. L’énergie d’une telle entente constitue un terrain fertile à l’emportement, sans cesse récompensé par la gratitude. L’amitié est un printemps perpétuel. Si les Trois Mousquetaires deviennent invincibles sous le sceau de la loyauté et du courage, si Tom Sawyer et Huckleberry Finn sont si téméraires dans leurs folles incartades, c’est aussi qu’ils trouvent d’abord un moyen d’élargir ensemble le champ des possibles. L’amitié souffle sur l’existence un vent de confiance et demande à être mise à l’épreuve. Son étincelle est plus flamboyante à mesure qu’elle s’affirme, gravant son nom toujours un peu plus profondément. »
(p. 13-14)
L’amitié peut-elle être virtuelle ? (p. 23-27)
Petits rituels de groupe (p. 30-35)
Et l’amour dans tout ça ? (p. 67-71)