Épilogue :

« Boubonitsy est un village merveilleux, avec sa forêt, ses ruisseaux, ses lacs. L’isolement nous réjouissait. Nous pouvions travailler avec les ours sans craindre les intrus. Seul problème, l’absence de moyen de transport à 60 kilomètres de la ville la plus proche, et à 150 kilomètres du siège administratif de la réserve. Nous avons emprunté autant d’argent que possible pour acheter la voiture la moins chère, une antique Zaporojets. Trois années durant, elle nous a dépannés en vrombissant dans les eaux printanières ou en perçant les congères. Mais, une fois sur la grand-route, à seulement 2 kilomètres du village, nous pouvions aller n’importe où, même à Moscou. Puis la réserve nous a octroyé une camionnette tout-terrain, et nous n’avons plus connu de problème de transport. Aujourd’hui, la piste est carrossable été comme hiver.
Une fois le matériel acquis, nous avons pu nous consacrer aux oursons. Nous-mêmes avons été surpris d’en recueillir autant, et de tous les âges, qu’on nous apportait des quatre coins de notre région. Sans notre programme, ils étaient promis à la mort ou à la captivité. Jusqu’à l’âge de 2 mois, nous les élevions en laboratoire, avec un système de chauffage approprié, puis les transférions dans une niche-tanière aménagée. Il fallait exclure au maximum les contacts avec les hommes. Ne pas parler, ne pas jouer, ne pas les toucher… Au bout de quelque temps, nous étions au point : nous avions appris à élever des oursons parfaitement aptes à la survie en milieu naturel. En dix ans, nous avons rendu plus de trente oursons à la vie sauvage. »

La première expédition (p. 62-66)
Dans les champs d’avoine (p. 142-147)
La tanière, ça compte ! (p. 180-185)