Collection « Nature nomade »

  • Sagesse de l’herbe
  • Le Chemin des plantes
  • Je m’appelle Koja
  • Adieu Goulsary
  • Avec les ours
  • Bergère
  • Initiation (L’)
  • Un hiver de coyote
Couverture
Dans le chapitre V, vous saurez comment j’ai joué aux dames avec Janar et découvrirez l’oiseau magique du rêve :

« Toutes sortes de pensées me venaient à l’esprit. Après l’école, j’irais à l’armée. Janar ferait sûrement des études supérieures. Et alors je lui écrirais beaucoup de lettres superbes, et en vers par-dessus le marché. À n’en pas douter, elle me répondrait. Peut-être même qu’elle commencerait ses lettres par les mots : “Gentil Koja !” Ça sonnait tellement doux ! Je fermais les yeux pour continuer mon rêve.
?La nuit est si noire qu’on n’y voit goutte. Une pluie froide tombe tristement et sans discontinuer. De gros nuages sombres, lourds, filent en désordre à travers un ciel chargé d’orage. Ils ressemblent à des vagues rebelles. De temps à autre, le tonnerre gronde en rafales, assourdissant, et des éclairs fusent, éblouissants. Au bord d’un torrent tumultueux et capricieux, un vigilant garde-frontière tient son poste, indifférent aux éléments déchaînés, la main serrant son fusil. Ce soldat qui remplit vaillamment son devoir, c’est moi, bien sûr.
Cette nuit, peut-être, à la faveur du mauvais temps, l’ennemi perfide cherche à s’en prendre à notre pays et à violer les frontières sacrées de l’Union soviétique. Mais je suis prêt à me battre contre lui jusqu’à ma dernière goutte de sang. Je vois les chars adverses rouler vers nous en écrasant au passage des arbres robustes. Un à un, ils s’approchent de la frontière. Tapi derrière un buisson, je brandis des grenades antichars, l’œil attentif à ces monstres en marche. Et voilà l’engin de tête qui surgit devant moi. Je me dresse et lui lance ma première grenade. Elle tombe droit dans le mille en explosant. Même sort pour le deuxième, le troisième et les suivants. Défaits, les envahisseurs gisent au sol avant même d’avoir foulé notre terre.
Ma glorieuse réputation, assurément, fera le tour du pays. Il y aura ma photo dans les journaux. Quelle ne sera pas l’émotion de Janar !
L’ordre du Héros scintillant sur la poitrine, je reviens enfin à la maison. Une foule énorme m’accueille sur le pont avec de rutilants bouquets de fleurs. Aussitôt, j’aperçois Janar. Alors, tels Kozy et Bayan, nous nous jetons dans les bras l’un de l’autre.
— Janar !
— Koja !
Un groupe d’enseignants s’approche, conduit par le directeur d’école Ahmetov. “Bravo, Koja ! Le vrai djiguite que tu fais là ! Dommage que nous n’ayons pas compris plus tôt quel vaillant homme tu es ! Nous avons eu tort de te sermonner. Pardonne-nous. — C’est vrai, vous m’avez sermonné trop souvent? Surtout Maïkanova-apaï.” »
(p. 56-58)

Chapitre premier, où le lecteur fait connaissance avec le protagoniste, c’est-à-dire moi-même (p. 23-24)
Chapitre IX, dont vous connaîtrez le sujet après l’avoir lu (p. 81-83)
Extrait court
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