Collection « Nature nomade »

  • Sagesse de l’herbe
  • Adieu Goulsary
  • Avec les ours
  • Bergère
  • Initiation (L’)
  • Un hiver de coyote
Couverture
De femme ordinaire à bergère :

« En quelques secondes, l’hélicoptère me dépose et s’éloigne pour disparaître immédiatement derrière un flanc de montagne. Tout va très vite, et ma vie bascule, comme si une page griffonnée se tournait avec violence, emportée par les pales de l’hélicoptère. Je me retrouve là, face au dénivelé et à cette nouvelle page à écrire, si petite devant la grandeur de ce qui m’entoure. C’est enivrant. Tout ce vert m’enrobe, la roche dressée me défie, la forêt abrupte en contrebas m’attire, le précipice me fascine. J’avais oublié à quel point la beauté est partout. Je comprends instantanément que je n’aurai pas besoin de faire d’effort pour me transformer en bergère. Je me rends compte que j’ai toujours été cette personne capable de vivre ici, seule, ou dans la compagnie non négligeable des brebis et des chiens, et épanouie.
Salut toi, ma montagne, je m’invite pour la seconde fois. S’il te plaît, accueille-moi à nouveau, laisse-moi m’imprégner encore du charme de tes cimes.
J’ouvre la porte de la cabane, je l’imagine prendre une grande inspiration après l’hiver, engloutie sous la neige. Je pense à cette part de moi faisant de même : délaissée l’hiver, elle peut enfin renaître et s’exprimer librement l’été. Je laisse à ces vieilles pierres quelques minutes pour reprendre leur souffle et j’entasse tous mes cartons à l’intérieur, en attendant de les déballer consciencieusement un peu plus tard. Je me rappelle les longues heures passées dans cette cabane durant l’été dernier, transie de froid. Un frisson me parcourt devant ses murs de béton couverts de suie, mais je n’y habiterai plus. Cette année, on m’a installé une yourte flambant neuve juste à côté. Je m’y installe sommairement, un matelas pour moi, un tapis pour Noké. C’est notre première nuit en estive. Demain, nous descendrons chercher le troupeau dans la vallée. »
(p. 33-36)

Tout ce à quoi j’aspirais (p. 61-62)
Un visage de brebis têtue (p. 82-83)
Il est là tout près (p. 135-138)
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