Collection « Compagnons de route »

  • Robert Louis Stevenson
  • Henry Miller
  • Antoine de Saint Exupéry
  • Abbé Pierre
  • Panaït Istrati
  • Joseph Kessel
  • Stanley Kubrick
  • Vladimir Vyssotski
  • Ernest Hemingway
  • Blaise Cendrars
Couverture

Germain Chambost, Piloter n° 47, septembre-octobre 2014 :
« Saint Ex affirmait qu’un livre était bon à être publié lorsqu’il ne décelait plus rien à raboter du texte écrit. Thomas Fraisse, dans Antoine de Saint Exupéry, L’oasis à conquérir, fait sienne cette règle. Ne lirait-on qu’un livre pour comprendre Saint Ex, le livre de Thomas Fraisse y pourvoirait. Sous une approche philosophique, il nous donne tout à voir en moins de 200 pages. Y compris envie d’aller encore plus loin dans la découverte de l’homme. »

Matthieu Delaunay, La Semaine du Pays basque n° 1066, du 4 au 10 avril 2014 :
« Pour parler de cet homme hors du commun, on pouvait légitimement penser que son biographe serait un auteur assis, accompli. Au lieu de ça, c’est un jeune homme de 22 ans, un gamin en somme, Thomas Fraisse, qui nous livre une copie splendide. Il suffisait de se replonger dans les lignes de ce pilote auteur, de cet aviateur penseur, on se rend compte que la jeunesse, qu’elle soit physique ou spirituelle, est omniprésente : “Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules et c’est fatiguant pour les enfants de toujours et toujours leur donner des explications.” Thomas Fraisse n’est plus un enfant, mais se charge de nous la faire, la leçon. Avec patience et passion, avec cœur et talent. D’une plume alerte, il nous guide à travers les ressacs de cette vie tourmentée de pensées lumineuses et d’actions éclatantes. Saint Exupéry que l’on imagine comme un besogneux, un écrivain laborieux, était en réalité une comète. Un pilote hors-norme, un écrivain mystique, presque prodigieux, qui avait compris bien des choses et dont les vues devraient faire école aujourd’hui : “Les hommes ne se respectent plus les uns les autres. Huissiers sans âme, ils dispersent au vent un mobilier sans savoir qu’ils anéantissent un royaume.” »

Arnauld Robert, Infos75, le 2 avril 2014 :
« Ce n’est pas la liberté qui manque mais les hommes libres… S’il est un homme libre, au XXe siècle, c’est bien Antoine de Saint Exupéry, “poète, romancier, aviateur, disparu au cours d’une mission de reconnaissance aérienne le 31 juillet 1944”, comme l’honore l’inscription sur les murs du Panthéon de Paris.
Saint Exupéry a écrit : “Ce qui sauve c’est de faire un pas. Encore un pas. C’est toujours le même pas que l’on recommence.” Cette célèbre épigraphe est la contraction du sens profond de la vie telle que la perçoit Saint Exupéry et qu’il expérimentera au fil de ses multiples voyages à travers le monde, autant d’étapes jalonnant et structurant son existence.
La vie d’Antoine de Saint Exupéry, malgré les escapades du voyageur inépuisable, restera marquée jusqu’au bout par l’enfance à Saint-Maurice, lieu en dehors duquel il n’est qu’errance. Grâce à l’écriture, puis l’aviation, Saint Exupéry trouvera le double chemin conduisant à sa quête de stabilité. Il commence sa carrière d’aviateur en transportant le courrier vers l’Espagne. En 1927, il est nommé à Dakar et rencontre le Sahara qui l’inspirera tant ; en octobre de la même année, il devient chef d’aéroplace à Cap Juby, dans le Sud marocain, où il s’initie à la poésie du désert, et qui fonde, en quelque sorte, sa petite musique intérieure. C’est la fréquentation du désert qui l’amène à réfléchir sur un joli mot : “Apprivoiser, c’est-à-dire ‘créer des liens’”… À Cap Juby, il s’attache à percevoir des destinées en cours, Mermoz, Reine, Dubourdieu et Guillaumet. Cette méditation lui fait rencontrer l’oasis, “patrie des fontaines”, d’abord fantasmée dans l’enfance, désormais figure idéale en tant que racine de la civilisation qu’il conçoit et défend.
En 1929, Saint Exupéry rejoint Mermoz à Buenos Aires. C’est dans les Andes que se produit, en 1930, le célèbre accident de son ami Guillaumet et son sauvetage miraculeux, sans piolet, sans corde, sans vivres, à force de volonté et de courage. Saint Exupéry, participant sans relâche aux recherches, écrit alors : “On ne voit bien qu’avec le cœur.” En 1931, il épouse Consuelo Suncin, un mariage qui ne sera pas de tout repos… mais apaisera parfois, temporairement, l’inquiétude qu’il porte en lui depuis Saint-Maurice et le décès de son frère cadet François. Méditant sur la responsabilité et la volonté, Saint Exupéry voit poindre les périls internationaux, tandis que Mermoz s’engage aux côtés du colonel de La Rocque. Le 7 décembre 1937, il apprend la disparition de Mermoz, alors que ce dernier effectuait une traversée de l’Atlantique. À cette tragédie intime, la dégradation de la situation internationale (guerre d’Espagne qu’il couvre en tant que reporter) et l’aveuglement des politiciens accentuent son angoisse…
Pour Saint Exupéry, plus l’homme avance, plus il se fonde. La confrontation avec l’obstacle est la seule voie pour que l’être nouveau puisse être chargé de la responsabilité de sa propre vie. Une vie ample, altruiste.
1940, la guerre, la débâcle, l’armistice. Saint Exupéry veut continuer le combat, mais il se dresse contre de Gaulle, qui divise les Français. Le 27 novembre, il apprend la mort de son ami Guillaumet, dont l’avion, non armé, n’a pas résisté à la chasse italienne. Son désarroi empire… cette disparition lui donnant le sentiment de se rapprocher un peu plus de la sienne. Les attaques des gaullistes s’accroissent après son refus de collaborer au journal
La Marseillaise et de rallier de Gaulle. Saint Exupéry écrit un plus tard dans une lettre à Robert Murphy : “…je continue de penser que le salut de mon pays ne réside point en une épuration sanglante par les fanatiques du parti unique”. Sa réflexion de Saint Exupéry se poursuit alors que les attaques (Breton, Maritain…) contre lui se multiplient ; de ce temps, Saint Exupéry entre dans une véritable aventure mystique. “Car le désert n’est pas là où l’on croit. Le Sahara est plus vivant qu’une capitale et la ville grouillante se vide si les pôles essentiels de la vie sont désaimantés.” Dans Citadelle, ouvrage qui l’aura conduit de l’homme à la civilisation, il pourfend l’esclavage de l’homme par l’usurier, autre péril menaçant la civilisation pour laquelle il se bat, celle du temps vécu qu’il oppose à celle du temps gagné, et des “marchands de pilules”.
Sa première mission dans le ciel de France dissipe un temps son angoisse, mais les attaques des gaullistes et de De Gaulle lui-même ravivent son désespoir. Il écrit à un ami : “C’est comique à faire peur. Ces ronds de jambe en attendant les fusillades quand ils en auront la permission”. Le 30 juillet 1944, lors d’une mission, son avion est touché à une centaine de kilomètres des côtes et plonge dans la Méditerranée… “Si je suis descendu, je ne regretterai rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi j’étais fait pour être jardinier.”
C’est un livre inspiré et profond que nous livre le philosophe humaniste Thomas Fraisse sur Antoine de Saint Exupéry, sentinelle pour laquelle il importe de “rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien”. Puissions-nous pleinement goûter la pensée de cet éveilleur d’homme extraordinaire et si français ! »


Bruno Rivière, www.aerobuzz.fr, le 31 mars 2014 :
« Avec Antoine de Saint Exupéry, L’oasis à conquérir, l’auteur Thomas Fraisse prend délibérément le parti d’interpréter – de “transcender” ? – le long cheminement du plus grand des aviateurs-écrivains du siècle dernier. Cheminement dans les airs avec ses très nombreuses missions effectuées à travers le monde. Cheminement intérieur également : Saint Exupéry est continuellement en quête de nouveaux espaces, de nouvelles identités. Comme si l’homme n’arrivait pas à trouver les repères d’un monde qu’il a arpenté, d’une humanité qui se cherche… On l’aura compris, Thomas Fraisse se saisit de Saint Exupéry comme d’un prétexte pour dresser un ouvrage fort bien documenté et remarquablement écrit (l’auteur est étudiant en philosophie) sur la condition humaine. On reprochera peut-être à l’auteur son côté moralisateur (Parlant du pilote, il dit : “Il ne nous enseigne ni le bonheur passif, ni l’optimisme béat, mais la joie dans la lutte, seule voie pour trouver une assise à nos vies…”). Thomas Fraisse se justifie : “Cet ouvrage est une vision ‘subjective’ de la vie de Saint Exupéry”, une sorte d’hymne à son pèlerinage terrestre… »

Stéphanie Noroy, ausautdulivre.blogspot.fr, le 13 mars 2014 :
« Je n’ai pas encore pris le temps de vous dire à quel point le fait que vous m’envoyiez la biographie de Saint Ex m’a émue. Pour de nombreuses raisons dont je parlerai au fur à mesure des articles que j’écrirai sur mon blog, mais aussi parce que par hasard il est arrivé le jour de mes 40 ans !
Grâce à vous, me voilà en train de relire
Le Petit Prince et Vol de Nuit tout en dégustant cette bio. Cette nouvelle collection me plaît beaucoup. J’imagine que la typo, la présentation et le rythme sont les mêmes à chaque fois ? J’aime beaucoup les portraits qui ont été choisis pour les couvertures (en particulier ceux de Cendrars et d’Ella Maillart.)
Longue vie à ces nouvelles pages, et merci encore de me permettre de partager cette aventure avec vous. »


Thomas Fraisse, www.antoinedesaintexupery.com, le 1er février 2014 :
« Avec Antoine de Saint Exupéry s’organise la rencontre d’une pensée et d’une originalité absolues. Une pensée d’une importance trop souvent méconnue, sinon minorée. Son époque était celle des clivages et des scissions. Saint Exupéry, lui, refusa de séparer l’humanité, se fiant à la vision d’une communauté unie et indivisible que lui offraient ses survols du monde. Croyant dans l’existence d’une hauteur éthique et morale qui échapperait au jeu des oppositions tranchées, il la chercha inlassablement, et c’est depuis cette dernière qu’il écrivit tous ses ouvrages. Il croyait dans la puissance révélatrice des images, comme s’il manquait quelque chose pour unifier la réalité. C’est bien cet élément de cohésion que sa pensée nous offre. Tout se passe comme si, depuis toujours, il manquait au puzzle une pièce mystérieuse mais cardinale, grâce à laquelle tout peut enfin prendre son sens. Grâce aux mots de celui qui restera à jamais plus qu’un pilote, notre réalité continue de s’éclairer. Le suivre au détour de phrases qui sont comme la face émergée d’un iceberg immense – qui signifient infiniment plus qu’elles n’en disent apparemment –, s’offrir le loisir de les comprendre et de les faire siennes, permet de donner à sa vie une ampleur inattendue. À la fin de chacune des lectures de ses œuvres, l’on ressort, invariablement, avec cette impression que l’auteur vient de nous adouber pour nous donner notre exacte dimension d’homme. Saint Exupéry est, plus que jamais, un penseur pour notre époque. Il nous donne à vivre, à penser et à agir. Le lire c’est prendre le chemin du seul combat qui mérite d’être mené, celui pour sa vie, sa propre humanité et celle de l’autre. Il nous faut saisir sa poignée énergique, qui nous mène vers plus grand que nous-mêmes. »

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